Alors qu'une association écologiste la demande depuis 2008, le rapporteur public s'est prononcé mercredi contre la fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim (Bas-Rhin). Cette centrale, la plus ancienne du parc nucléaire français, présenterait pourtant de nombreuses faiblesses.
Le rapporteur public est opposé à la fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Bas-Rhin. Il s'est prononcé contre cette demande de l'association trinationale de protection nucléaire (ATPN), mercredi, lors d'une audience devant le tribunal administratif de Strasbourg.
L'association, qui représente des particuliers, des associations écologistes et des communes suisses, allemandes et françaises, a saisi en décembre 2008 la justice administrative après le rejet par le ministère de l'Ecologie de sa demande d'un arrêt immédiat et définitif de l'installation. Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Ecologie et avocate de l'association, a notamment expliqué au tribunal que cette centrale, qui est en service depuis 1977 (soit la plus vieille du parc nucléaire français), est exposée à des risques sismiques, des risques d'inondation, subit plus fréquemment que la moyenne des incidents en raison de sa vétusté, et rejette des effluents radioactifs en violation de la loi sur l'eau de 1992.
Reconnaissant l'existence éventuelle de risques, le rapporteur public a indiqué que l'association n'avait pas fait la démonstration que seul un arrêt définitif de la central pouvait éviter ces risques. Il a reproché au requérant d'avoir adopté une démarche manichéenne et de ne pas s'être efforcé de pointer précisément les failles de sécurité de la centrale et les moyens d'y remédier. Mais selon Maitre Lepage, il est impossible, financièrement et techniquement, d'améliorer la situation de manière à ce que la centrale fonctionne en toute sécurité.
Le tribunal doit rendre sa décision le 9 mars. Par ailleurs, l'Autorité française de sûreté nucléaire (ASN) doit dire en avril si elle autorise ou non une prolongation de l'exploitation du réacteur N.1 de la centrale. Cette autorisation est en principe donnée pour dix ans.