L'éolien terrestre est-il plus compétitif que le photovoltaïque au sol ? Le prix du MWh thermodynamique varie-t-il en fonction de la technologie utilisée ? Quelle différence de coût entre éolien offshore posé et flottant ? Autant de questions qui trouvent leur réponse dans une étude de l'Ademe sur le coût des EnR. Tour d'horizon.
Les différentes filières d'énergies renouvelables sont plus ou moins matures technologiquement et économiquement. Leurs coûts varient encore fortement et ont évolué au cours des dernières années en fonction des progrès réalisés et des volumes croissants. Cependant, certains autres facteurs pèsent sur le prix final de courant électrique (ou de chaleur) produit, comme le risque consenti par les investisseurs. Afin de mieux évaluer ces coûts globaux, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a réalisé une étude complète, synthétisant pour chaque filière EnR, "une plage de variation théorique des coûts en fonction des paramètres les plus impactants". Il ne s'agit donc pas d'une fourchette des coûts de production constatés en France, mais d'une vision plus large incorporant les modalités de financement - favorables ou pas - et les coûts d'investissement, faibles ou élevés.
Il ressort que c'est l'éolien terrestre qui est le moyen de production renouvelable le plus compétitif à ce jour. Son coût de production est compris entre 57 et 91 €/MWh ce qui le place au niveau des autres moyens plus conventionnels comme les centrales au gaz à cycle combiné (CCG). L'Ademe estime que l'entrée en service, depuis 2011, de machines de nouvelle génération munies de rotors de plus grand diamètre et de mâts plus hauts (au-delà de 100 mètres) a permis d'améliorer la rentabilité "grâce à une productivité accrue (meilleur facteur de charge)". Selon l'agence, les innovations technologiques au niveau de la conception des rotors ou de l'optimisation logistique devraient permettre de baisser encore les coûts de -10/15 % à l'horizon de 2025.
Les centrales photovoltaïques au sol (technologie silicium) sont également entrées dans une gamme de coûts similaire (entre 64 et 167 €/MWh) qui les placent en concurrence directe avec les moyens standards. Pour le solaire en toiture, le coût est de 98 à 246 €/MWh pour le secteur commercial et industriel, mais il est beaucoup plus élevé dans le résidentiel 164-407 €/MWh) tout comme les installations intégrées au bâtiment (155-334 €/MWh). Un grand éventail qui s'explique par le type de technologie considéré mais surtout par l'ensoleillement, qui varie grandement du nord au sud du pays. Mais le photovoltaïque présente désormais un coût de production qui avoisine les prix d'achat de l'électricité sur les segments résidentiels et tertiaires. Le rapport souligne que cela va "permettre un développement économique de l'autoconsommation" dont le statut vient d'ailleurs d'être adopté au Sénat. Concernant les évolutions futures, l'Ademe rappelle que les coûts d'investissement ont déjà été divisés par 6 entre 2007 et 2014 en raison de la baisse drastique du prix des modules et de l'amélioration de leur rendement. Avec les développements attendus, ils devraient continuer à baisser, peut-être encore de -35 % dans les dix ans.
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