TRANSITION. Comme tous les produits industriels, le panneau solaire photovoltaïque présente une empreinte environnementale liée à l'utilisation et la transformation de divers matériaux. L'organisation non-gouvernementale Greenpeace s'est intéressée à cet impact écologique.
L'extraction des métaux et l'exploitation du sable ne sont pas neutres au point de vue environnemental et sociétal. La production de panneaux solaires en Chine, soutenue par des subventions étatiques qui ont permis à ce pays de capter l'essentiel des marchés mondiaux, a explosé au cours des 10 dernières années. Mais elle soumet les salariés à des conditions de travail difficiles et l'écosystème à des rejets massifs de poudres de silicium. Pourtant, il est possible de limiter drastiquement ces inconvénients en choisissant des capteurs recyclables. Greenpeace cite l'exemple de l'entreprise alsacienne Voltec Solar dont les produits présentent un taux de recyclabilité maximal, proche des 100 %.
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Recycler les panneaux usagés c'est réduire la dépendance aux importations
L'idée même d'économie circulaire dans le photovoltaïque ferait sens : l'effort de collecte et de traitement des panneaux en fin de vie permettra de limiter les besoins en matières premières extraites du sol et réduiront également la dépendance économique vis-à-vis des capteurs solaires importés de Chine. D'après l'ONG, le taux de recyclabilité des panneaux solaires - construits en Chine ou en Occident - seraient d'ores et déjà d'au-moins 95 %, pour la plupart des modèles considérés. Des filières de collecte et de traitement existent bien, à l'image de l'initiative européenne PV Cycle lancée en 2007 qui regroupe des fabricants et exploitants signataires. Depuis 2014, la réglementation Déchets équipements électriques et électroniques (DEEE) impose même aux producteurs, importateurs et revendeurs de reprendre gracieusement les équipements solaires lorsqu'ils sont démontés, selon le principe du pollueur-payeur.
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Non, il n'y a pas de "terres rares" dans toutes les cellules photovoltaïques
Reste la question, souvent posée, des "terres rares" qui entreraient dans la composition des capteurs. "Faux !", répond Greenpeace, qui précise que la grande majorité (90 %) des panneaux photovoltaïques n'en contient pas. Ils seraient principalement constitués de silicium cristallin provenant du sable ou du gypse (donc totalement recyclable) et de métaux "classiques", tels le cuivre, l'aluminium ou l'argent, dont le prix rend également intéressant la collecte et le réemploi. Certains modèles comporteraient également du plastique. Quant aux 10 % restant, ils ont recours à des "métaux rares", effectivement controversés. Rappelons que les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés électromagnétiques ou chimiques d'intérêt, proches du scandium, de l'yttrium et des quinze lanthanides, qui, contrairement à ce que leur nom peut laisser penser, sont assez répandus dans la croûte terrestre. Greenpeace ajoute que, dans l'industrie, la principale source de consommation de ces éléments reste l'industrie électronique, avec la forte demande de smartphones et de tablettes. Et l'ONG fait valoir que les spécialistes du solaire travaillent sur des cellules de 3e génération constituées de polymères organiques (comme Heliatek). Cependant, sur cette technologie, les rendements restent encore faibles (moins de 14 %), et la durée de vie ou la recyclabilité, tant recherchées, problématiques. En tout état de cause, l'impact environnemental des solutions photovoltaïques devrait continuer de décroître au fur et à mesure que cette préoccupation prendra le pas sur la simple logique de bas coût des capteurs.