AMÉNAGEMENT. Le quartier de Lyon-la Part-Dieu poursuit sa mutation et devrait progressivement accueillir davantage de végétalisation. Cette "révolution paysagère" sera portée par l'atelier Jacqueline Osty, grand prix de l'urbanisme 2020.
Actuellement en plein chantier, le quartier de la Part-Dieu ne devrait pas connaître d'accalmie avant 2029, date à laquelle son nouveau visage devrait se dessiner. En attendant, le projet prend forme et s'affine. Alors que la mairie écologiste a annoncé en début de mandat arrêter la construction de tours dans le quartier d'affaires lyonnais, elle mise en revanche sur davantage de logements, notamment des logements abordables. Mais pas seulement.
Aujourd'hui, c'est l'aménagement des espaces publics qui intéressent la métropole, la ville et la SPL. Elles viennent de désigner l'équipe en charge de les concevoir : il s'agit de l'atelier Jacqueline Osty et associés, en association avec les agences Ingerop, les Eclaireurs et Trait Clair. "C'est toujours difficile de transformer un quartier, mais nous ambitionnons de redonner un sentiment de bien-être grâce à une continuité de flux, de la fraîcheur pour lier le quartier avec son contexte. Sans oublier des créer des pauses dans tous ces flux", détaille Jacqueline Osty, dont l'atelier a reçu le grand prix de l'urbanisme en 2020, ce lundi 20 juin.
"Faire reculer la minéralité"
Le groupement devra donc verdir le quartier en densifiant la palette végétale existante, offrir de nouveaux supports de biodiversité, lutter contre les îlots de chaleur, améliorer les modes de déplacements piétons. "Il faut faire reculer la minéralité. Nous prévoyons plus de 2.000 arbres d'ici à 2030, deux fois plus de surfaces perméables, 120.000 m2 d'espaces piétons, et près de 10.000 m2 de canopée. L'ensemble des ces espaces doivent faire de la Part-Dieu, un quartier à vivre", détaille le maire de Lyon, Grégory Doucet, qui souligne qu'en ces périodes de fortes chaleurs, 4° d'écart avaient été relevés entre le Vieux Lyon et la Part-dieu, le premier n'étant pourtant pas énormément végétalisé. "Nous devons apaiser ce quartier, renchérit Bruno Bernard, président de la métropole. On doit pouvoir se promener en ville même en juin".
Des sols fertiles pour pouvoir planter
Alors que le quartier est doté de nombreuses dalles et de parkings en sous-sol, Jacqueline Osty l'affirme, le défi sera de "réintroduire de la nature en ville et la rendre compatible avec les usages". Augmenter les surfaces en pleine terre, gérer les eaux de pluies feront aussi partie des enjeux : "Nous devons faire des sols fertiles pour pouvoir planter", ajoute la paysagiste. Pour parvenir à ces objectifs, l'agence procédera de manière progressive, espace par espace. "Un dessin, un chiffrage" de budget, glisse Florent Sainte Fare Garnot nouveau directeur général de la SPL Lyon Part-Dieu. Le premier site à passer l'examen sera la place des Martyrs de la résistance qui sera livrée en 2024, puis viendront la création du boisement Bouchut, le doublement de la place du Lac où l'on devrait retrouver un parc urbain de plus de 2 hectares, et enfin l'aménagement complet de la rue Bouchut.
Le projet de l'agence Jacqueline Osty viendra compléter celui de l'agence AUC, également grand Prix de l'urbanisme (en 2021) qui a travaillé sur les espaces publics autour du centre commercial et de la gare, ainsi que sur la conception du projet Lyon Part-Dieu.
+15% d'espaces publics
+9600 m2 de canopée
2144 arbres plantés en 2030
67200 m2 des surfaces perméables en 2030
120.000 m2 d'espaces piétons