En prison depuis le 18 novembre 2002, l'ancien roi de la Défense, Christian Pellerin, bénéficie d'un régime de détention aménagé qui lui permet d'exercer son activité de promoteur durant la journée.

Le promoteur immobilier Christian Pellerin purge sa peine d'un an de prison ferme qui lui a été infligée en l'an 2000 au centre de semi-liberté de Villejuif (Val-de-Marne. Mais comme le révèle Le Monde daté de mardi, le promoteur de La Défense bénéficie d'un régime de détention aménagé depuis novembre 2002 et continuerait à consacrer ses journées, selon le quotidien, à la promotion immobilière, principalement dans la région parisienne.

A l'instar des 92 autres condamnés du centre, le promoteur (58 ans) est tenu de passer ses nuits - de 22h30 à 7h du matin - dans le centre de Villejuif, selon cette source judiciaire.

Il avait été condamné en juin 2000 à deux ans de prison, dont un ferme, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour avoir construit un palais troglodyte sur la presqu'île du Cap d'Antibes en totale infraction avec les règles de l'urbanisme. L'édifice de plus de 1.600 m2 édifié en zone inconstructible avait été considéré à l'époque comme le plus important dépassement jamais constaté en France.

Bien conseillé, le promoteur avait retardé l'exécution de sa peine en formant un pourvoi en cassation qui avait été rejeté en avril 2001. Christian Pellerin avait alors tenté une requête en révision en accusant son propre beau frère, le promoteur cannois Claude Muller. Mais cette ultime tentative avait échoué durant l'été 2002 et la condamnation définitive a finalement été rendue : deux ans de prison, dont un ferme avec obligation de détruire aux frais du promoteur la villa, dont la construction avait commencé en 1989.

Le promoteur et concepteur du quartier des affaires de la Défense avait dépensé quelque 147 millions de francs (22,41 millions d'euros) pour réaliser cet ambitieux projet architectural édifié selon la technique "de la taupe", c'est-à-dire autour d'une maison de 250 m2, au pied d'un phare à la pointe de l'Islette, une presqu'île près d'Antibes.

Depuis cette affaire, l'"homme de la tour BP", a été condamné en janvier dernier par le tribunal correctionnel du Mans (Sarthe) à un an de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende pour "recel d'abus de bien" après la construction d'une luxueuse propriété lui appartenant par une entreprise du bâtiment de la région du Mans.

Rappelons que ce promoteur avait bénéficié en juillet 1996 d'un non-lieu dans l'affaire de la tour BP, l'un des plus sulfureux feuilletons financiers de la dernière décennie.

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