Cette figure flamboyante de la promotion immobilière des années 1980 est condamné à un an de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende pour "recel d'abus de bien" concernant une de ses luxueuses propriétés en Sologne.
Retour sur une affaire particulièrement représentative des dérives du secteur.
Dix ans après sa mise en examen, le promoteur Christian Pellerin a été condamné lundi 20 janvier par le tribunal correctionnel du Mans (Sarthe) à un an de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende pour "recel d'abus de bien" après la construction d'une luxueuse propriété lui appartenant par une entreprise mancelle du bâtiment.
La sanction est lourde car lors de l'audience le 12 novembre, le procureur de la République avait requis un an d'emprisonnement avec sursis et une amende de 300.000 euros.
Il faut reconnaître que le promoteur incriminé est habitué à naviguer en eaux troubles. Figure flamboyante de la promotion immobilière dans les années 1980, l'ancien Pdg de la Sari - a qui l'on doit notamment une bonne partie des tours de la Défense - avait défrayé la chronique en octobre dernier avec la destruction de son ex-villa de 1.600 m2 édifiée en totale infraction aux règles de l'urbanisme à Antibes (Alpes-Maritimes). Cette affaire lui avait valu d'être condamné à un an de prison ferme en avril 2001.
L'affaire de "recel d'abus de bien" qui vient d'être jugée lundi n'est pas franchement nouvelle. Elle remonte à mars 1993, date à laquelle Christian Pellerin avait été mis en examen par le juge Thierry Jean-Pierre, alors magistrat instructeur au Mans, après la dénonciation de Jean-Pierre Bouvet, un ancien dirigeant de la société sarthoise Heulin appartenant au groupe CBC.
La piste Bouvet emmène le juge Jean-Pierre à enquêter sur des factures établies par l'entreprise Prochasson correspondant à des travaux de terrassements sur le chantier d'extension d'un hôpital du Mans et de démolition dans un groupe scolaire de Courbevoie (une des commune abritant le quartier de La Défense).
Selon Jean-Pierre Bouvet, ces montants correspondraient en réalité à des travaux exécutés gratuitement pour le compte de Mr. Pellerin, dans son domaine de La Paillardière, en Sologne.
"Un premier contrôle auprès des directeurs des chantiers du Mans et de Courbevoie démontre immédiatement qu'il y a fraude, et de surcroît avec beaucoup d'impudence. Car ceux-ci déclarent fermement que l'entreprise Prochasson n'est jamais intervenue sur ces chantiers. Personne ne s'est soucié de préserver ce minimum d'apparences qui aurait consisté à tricher sur un chantier dans lequel Prochasson était techniquement impliqué !" expliquent Jean-Claude Usinier et Gérard Verna dans leur ouvrage "La grande triche" (ed. La Découverte, 1994).
L'affaire se complique car Jean-Pierre Bouvet dénonce également des dépassements anormaux de budget sur le chantier de rénovation de la résidence d'un certain Mr Gerval qui n'est autre que le directeur du syndicat des eaux d'Ile-de-France. Par ailleurs, le chantier d'aménagement du domaine de La Paillardière connaît d'importants dépassements de budget (environ deux millions de francs) qu'il faudra faire passer ailleurs par le biais de trois nouvelles fausses factures demandées par CBC Ile-de-France aux établissements Ragot.
Au total, la justice reproche à Christian Pellerin d'avoir omis de payer 1,5 million d'euros pour les travaux effectués au Domaine de la Paillardière.
La sanction est lourde car lors de l'audience le 12 novembre, le procureur de la République avait requis un an d'emprisonnement avec sursis et une amende de 300.000 euros.
Il faut reconnaître que le promoteur incriminé est habitué à naviguer en eaux troubles. Figure flamboyante de la promotion immobilière dans les années 1980, l'ancien Pdg de la Sari - a qui l'on doit notamment une bonne partie des tours de la Défense - avait défrayé la chronique en octobre dernier avec la destruction de son ex-villa de 1.600 m2 édifiée en totale infraction aux règles de l'urbanisme à Antibes (Alpes-Maritimes). Cette affaire lui avait valu d'être condamné à un an de prison ferme en avril 2001.
L'affaire de "recel d'abus de bien" qui vient d'être jugée lundi n'est pas franchement nouvelle. Elle remonte à mars 1993, date à laquelle Christian Pellerin avait été mis en examen par le juge Thierry Jean-Pierre, alors magistrat instructeur au Mans, après la dénonciation de Jean-Pierre Bouvet, un ancien dirigeant de la société sarthoise Heulin appartenant au groupe CBC.
La piste Bouvet emmène le juge Jean-Pierre à enquêter sur des factures établies par l'entreprise Prochasson correspondant à des travaux de terrassements sur le chantier d'extension d'un hôpital du Mans et de démolition dans un groupe scolaire de Courbevoie (une des commune abritant le quartier de La Défense).
Selon Jean-Pierre Bouvet, ces montants correspondraient en réalité à des travaux exécutés gratuitement pour le compte de Mr. Pellerin, dans son domaine de La Paillardière, en Sologne.
"Un premier contrôle auprès des directeurs des chantiers du Mans et de Courbevoie démontre immédiatement qu'il y a fraude, et de surcroît avec beaucoup d'impudence. Car ceux-ci déclarent fermement que l'entreprise Prochasson n'est jamais intervenue sur ces chantiers. Personne ne s'est soucié de préserver ce minimum d'apparences qui aurait consisté à tricher sur un chantier dans lequel Prochasson était techniquement impliqué !" expliquent Jean-Claude Usinier et Gérard Verna dans leur ouvrage "La grande triche" (ed. La Découverte, 1994).
L'affaire se complique car Jean-Pierre Bouvet dénonce également des dépassements anormaux de budget sur le chantier de rénovation de la résidence d'un certain Mr Gerval qui n'est autre que le directeur du syndicat des eaux d'Ile-de-France. Par ailleurs, le chantier d'aménagement du domaine de La Paillardière connaît d'importants dépassements de budget (environ deux millions de francs) qu'il faudra faire passer ailleurs par le biais de trois nouvelles fausses factures demandées par CBC Ile-de-France aux établissements Ragot.
Au total, la justice reproche à Christian Pellerin d'avoir omis de payer 1,5 million d'euros pour les travaux effectués au Domaine de la Paillardière.