L'énergéticien Engie a indiqué abandonner son projet de ferme pilote hydrolienne "Nepthyd" qui devait être installé dans le raz Blanchard (Manche). Le groupe évoque "un manque de visibilité" de la part de General Electric, qui devait fournir des machines Oceade.

Coup dur pour l'énergie hydrolienne : l'un des deux projets de ferme pilote du raz Blanchard va être abandonné. Le groupe Engie, qui était associé pour l'occasion à Enedis et Alstom (GE), a déclaré "manquer de visibilité de la part d'un fournisseur au sujet du développement de la technologie" ce qui l'aurait contraint "à arrêter le développement du projet", nous précise Catherine Hopfner, responsable communication. Le groupe américain aurait même, selon certaines sources proches du dossier, décidé d'arrêter ses recherches sur la technologie hydrolienne, information non confirmée par l'entreprise elle-même. La porte-parole d'Engie nous explique : "La concrétisation rapide du projet était une condition primordiale pour sa réussite. Le marché des énergies renouvelables est un marché dynamique. Mais tout changement de fournisseur à ce stade du projet était impossible".

 

 

Un projet à 101 M€ financé pour moitié par des aides

 

Le projet "Nepthyd" (pour Normandie Energie Pilote Hydrolien) prévoyait d'installer quatre machines de 1,4 MW de puissance chacune, dans le raz Blanchard, non loin de la ferme pilote "Normandie Hydro" du groupement concurrent EDF-DCNS. Les machines, munies d'un rotor de 18 mètres de diamètre, devaient être immergées à quelques kilomètres du rivage dans une zone où les courants marins sont particulièrement forts. Sélectionné par l'Ademe lors d'un appel à manifestation d'intérêt en 2014, le projet était "en passe d'obtenir les autorisations administratives nécessaires", après avoir reçu le feu vert de la Commission européenne et l'avis favorable de la commission d'enquête publique. L'investissement conséquent, de 101 M€ (y compris le fonctionnement sur 20 ans), devait être accompagné par les aides du Plan d'investissements d'avenir (51 M€). Quant à l'emploi, il était espéré que le parc mobilise 75 personnes en phase de développement, 250 lors de sa construction et 40 en phase d'exploitation. Les dépenses pour les études préliminaires et les calculs d'ingénierie ne seront pas totalement vains, comme nous l'explique Catherine Hopfner : "Le retour d'expérience et la montée en compétence sont importants. Les coûts, portés par Engie, ont été locaux à l'échelle de la Normandie, pour 30 % d'entre eux".

 

 

Malgré des perspectives prometteuses, le groupe se retire un temps de la course tout en "continuant à être attentif à ces technologies" et laisse à Sabella et EDF-DCNS le soin de développer les premiers parcs pilotes opérationnels. Les débuts industriels des hydroliennes sont décidément difficiles

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