L'Ukraine compte beaucoup sur la construction d'un canal reliant le Danube à la mer Noire, mais cette voie fluviale doit traverser une des plus importantes réserves naturelles d'Europe.
Inscrite depuis 1991 au Patrimoine mondial de l'Unesco, la réserve naturelle du delta du Danube, d'une superficie totale de 626.403 hectares partagée entre la Roumanie et l'Ukraine, compte notamment quelque 90 espèces de poissons et plus de 300 espèces d'oiseaux, dont certaines sont rares ou menacées comme le pélican frisé, le cormoran pygmée, la bernache à cou roux et l'aigle de mer.
Avec sa flore et sa faune lacustres, ses marécages et ses marais - les plus vastes d'Europe -, cette réserve représente le plus important système de purification d'eau sur le continent européen, selon l'Unesco.
La navigation est interdite dans la zone ukrainienne et seules de petites embarcations, munies d'une autorisation spéciale, peuvent y avoir accès.
Or, le ministère ukrainien des Transports souhaite entamer prochainement la construction d'un canal reliant le Danube à la mer Noire via l'estuaire de "Bystroe" qui traverse cette réserve naturelle.
Ce canal long de 10 km, que le ministère souhaite mettre en service dès 2004, permettra à l'Ukraine d'avoir un débouché maritime depuis le Danube. Les bateaux ukrainiens doivent actuellement passer par la Roumanie pour gagner la mer Noire depuis l'abandon en 1997 du canal ukrainien Prorva, devenu impraticable après 40 ans de service.
"Passer par la Roumanie fait perdre à l'Etat plus d'un million de dollars par an", estime un responsable du ministère des Transports ayant requis l'anonymat. "Ce canal va permettre aux navires ukrainiens mais aussi étrangers de gagner plus rapidement et plus facilement la mer Noire", dit-il.
Des postes de guidage pour les navires doivent être installés dans les localités de Reni, à l'embouchure du Prout et du Danube, de Vilkove, près de la mer Noire, et sur l'île des Serpents (mer Noire), selon le ministère.
Le coût du projet est estimé à 30 millions de dollars, mais sa mise en service doit rapporter quelques millions de dollars par an dans les caisses de l'Etat.
"C'est beaucoup plus qu'un canal pour nous, mais un moyen de créer des emplois et de faire revivre une région minée par le chômage", soutient le responsable du ministère en assurant par ailleurs que la construction du canal commencerait "dès la fin des expertises" et prendrait "de 3 à 4 mois".
Olexandre Volochkevitch, le directeur de la réserve naturelle du Danube, dénonce sur tous les tons ce projet, estimant que "l'ecosystème de la réserve est trop fragile pour notamment supporter la pollution du fioul et la nocivité du bruit qui se répandront bien au-delà du canal".
"Ce projet n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune expertise indépendante et sa mise en chantier ne peut commencer sans qu'il ait été examiné et approuvé par le Parlement", ajoute M. Volochkevitch.
Des organisations internationales pour la protection de l'environnement et des oiseaux, comme la BirdLife International, s'opposent également à ce projet, appelant le gouvernement ukrainien à emprunter une autre route pour son canal.
"Il y a d'autres solutions, comme celle de restaurer le canal Prorva, mais on a choisi la voie la plus rapide et la moins coûteuse, à court terme du moins", estime M. Volochkevitch.
Il attend une délégation de l'Unesco qui doit venir début octobre dans la réserve du Delta du Danube pour discuter de cette question.
Avec sa flore et sa faune lacustres, ses marécages et ses marais - les plus vastes d'Europe -, cette réserve représente le plus important système de purification d'eau sur le continent européen, selon l'Unesco.
La navigation est interdite dans la zone ukrainienne et seules de petites embarcations, munies d'une autorisation spéciale, peuvent y avoir accès.
Or, le ministère ukrainien des Transports souhaite entamer prochainement la construction d'un canal reliant le Danube à la mer Noire via l'estuaire de "Bystroe" qui traverse cette réserve naturelle.
Ce canal long de 10 km, que le ministère souhaite mettre en service dès 2004, permettra à l'Ukraine d'avoir un débouché maritime depuis le Danube. Les bateaux ukrainiens doivent actuellement passer par la Roumanie pour gagner la mer Noire depuis l'abandon en 1997 du canal ukrainien Prorva, devenu impraticable après 40 ans de service.
"Passer par la Roumanie fait perdre à l'Etat plus d'un million de dollars par an", estime un responsable du ministère des Transports ayant requis l'anonymat. "Ce canal va permettre aux navires ukrainiens mais aussi étrangers de gagner plus rapidement et plus facilement la mer Noire", dit-il.
Des postes de guidage pour les navires doivent être installés dans les localités de Reni, à l'embouchure du Prout et du Danube, de Vilkove, près de la mer Noire, et sur l'île des Serpents (mer Noire), selon le ministère.
Le coût du projet est estimé à 30 millions de dollars, mais sa mise en service doit rapporter quelques millions de dollars par an dans les caisses de l'Etat.
"C'est beaucoup plus qu'un canal pour nous, mais un moyen de créer des emplois et de faire revivre une région minée par le chômage", soutient le responsable du ministère en assurant par ailleurs que la construction du canal commencerait "dès la fin des expertises" et prendrait "de 3 à 4 mois".
Olexandre Volochkevitch, le directeur de la réserve naturelle du Danube, dénonce sur tous les tons ce projet, estimant que "l'ecosystème de la réserve est trop fragile pour notamment supporter la pollution du fioul et la nocivité du bruit qui se répandront bien au-delà du canal".
"Ce projet n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune expertise indépendante et sa mise en chantier ne peut commencer sans qu'il ait été examiné et approuvé par le Parlement", ajoute M. Volochkevitch.
Des organisations internationales pour la protection de l'environnement et des oiseaux, comme la BirdLife International, s'opposent également à ce projet, appelant le gouvernement ukrainien à emprunter une autre route pour son canal.
"Il y a d'autres solutions, comme celle de restaurer le canal Prorva, mais on a choisi la voie la plus rapide et la moins coûteuse, à court terme du moins", estime M. Volochkevitch.
Il attend une délégation de l'Unesco qui doit venir début octobre dans la réserve du Delta du Danube pour discuter de cette question.