JUSTICE. La mythique prison de la Santé, à Paris, a rouvert après plusieurs années de travaux de rénovation. Découverte.
"Cette rénovation, débutée en 2014 était une nécessité", affirme la ministre de la Justice Nicole Belloubet, en ce jour de réouverture officielle de la prison de la Santé, à Paris. Le bâtiment, d'une "saleté effroyable", où régnait une odeur "insoutenable", a bien changé.
"Ce projet a suivi une double logique : améliorer les conditions de vie des détenus, faciliter le travail et renforcer la sécurité des agents de l'administration pénitentiaire", liste la ministre. Qui avance enfin quelques chiffres pour donner une idée de l'ampleur de l'opération : Chiffres : 560 personnes sur le chantier, cinq grues installées, 1.200 panneaux de façades... L'édifice, imaginé par l'architecte Joseph Auguste Émile Vaudremer, n'avait pas été réhabilité depuis son ouverture en 1867.
Découvrez des détails du projet dans les pages suivantes.
Partie basse rénovée
La partie basse de la prison a été rénovée. "Nous souhaitons une prise en charge adaptée des populations qui nous sont confiées par l'autorité judiciaire", a expliqué Nicole Belloubet. "Elle doit être la plus respectueuse et digne possible."
Parmi les évolutions, la propreté, mais aussi l'insonorisation des lieux. Pour trois cellules existantes, deux cellules rénovées ont vu le jour. "Pourvues de douche, de réfrigérateurs, de coursives élargies, de mobiliers neufs et de téléphones fixes dont l'usage sera contrôlé, les cellules passent de 6m² à 9m²", détaille l'administration.
Inauguration avec Robert Badinter
C'est dans la cour de la prison où avaient lieu les exécutions capitales qu'une plaque célébrant la rénovation du complexe a été dévoilée par Nicole Belloubet, ministre de la Justice, et Robert Badinter, ministre ayant porté le projet d'abolition de la peine de mort sous François Mitterrand.
Lumière du jour
Grâce aux travaux effectués, "la lumière du jour entre dans chaque aile de la prison", a détaillé la garde des Sceaux. "Les austères soupiraux ont laissé place à des fenêtres plus larges, à hauteur d'homme." Lumière, espace et dignité sont trois termes ayant guidé l'administration dans ce projet.
On distingue ici certains des espaces verts installés, vus depuis l'intérieur d'une cellule.
Un lieu historique
La ministre a souligné la complexité de l'opération. "Nous sommes sur une parcelle exiguë, un site emblématique en plein cœur de Paris. Et pour ce qui est de la contrainte architecturale, il suffit de regarder cette façade, le mur d'enceinte extérieur : nous sommes dans un lieu historique."
Ce chantier constitue également un terrain d'innovation pour l'administration pénitentiaires. "A la maison d'arrêt de la Santé, tous les détenus bénéficient d'un téléphone fixe dans leur cellule", illustre la garde des Sceaux. Chacune d'entre elles inclut également une douche, manière de préserver l'intimité. "Les portes contiennent un système de double-ouverture, permettant d'ouvrir vers l'intérieur ou l'extérieur au cas où on tenterait de bloquer la porte. Cela contribue à la sécurité du personnel."
Peine de mort
Robert Badinter, ministre de la Justice sous François Mitterrand, a conduit la réforme de suppression de la peine de mort en France. Il était présent le jour de l'inauguration de la 'nouvelle' prison de la Santé. La dernière exécution capitale y a eu lieu en 1972.
Rénovation de la prison de la Santé
Aujourd'hui, au sein de la prison, "les espaces de vie et d'activité sont nombreux, variés". Ici, une vue de la médiathèque Robert Badinter, présentée le jour de l'inauguration.
Fiche technique
Maîtrise d'ouvrage (partenaire privé) : Quartier Santé
Maîtrise d'œuvre : Vurpas Architectes, AIA Architectes et AIA Studio Paysages
Constructeur : Bateg
Maîtrise d'œuvre : Vurpas Architectes, AIA Architectes et AIA Studio Paysages
Constructeur : Bateg
CALENDRIER
Janvier 2010 : démarrage des études préalables
Novembre 2014 : signature du contrat de partenariat public-privé
Mai 2015 : démarrage des travaux
Juin 2018 : fin des travaux et prise de possession par l'administration pénitentiaire
Janvier 2019 : arrivée des premiers détenus
CHIFFRES CLÉS
43.000 m2 de surface de plancher
708 places en maison d'arrêt
100 places en quartier de semi-liberté