JUSTICE. Des peines de prison ferme ont été requises devant le tribunal correctionnel de Marseille contre deux propriétaires qualifiés par l'accusation de "marchands de sommeil".
Quinze mois d'emprisonnement dont neuf avec sursis et une amende de 50.000 euros pour l'un, six mois de prison ferme et 10.000 euros d'amende pour l'autre : deux personnes sont exposées à des peines de prisons ferme, lors de réquisitions devant le tribunal de Marseille. L'une d'entre elles est un osthéopathe de 46 ans, propriétaire d'une quarantaine de logements, jugé pour "mise en danger, dégradation d'appartements dans le but d'en faire partir leurs occupants et pour ne pas s'être conformé à ses obligations de relogement", selon l'Agence France presse. L'un des bâtiments qu'il détient avait été évacué en urgence, fin 2018, à la suite de la rupture d'une poutre maîtresse et la chute d'une partie de la toiture. L'autre personne prévenue, âgée de 60 ans, avait acquis en 2007 deux appartements dans un immeuble dégradé du 3e arrondissement de Marseille, l'un des quartiers les plus pauvres d'Europe. En novembre 2018, un plancher s'était effondré, les toilettes passant au travers. "Elle n'avait pas réalisé les travaux nécessaires et ne réglait que partiellement ses charges de copropriété", précise l'AFP. Cette propriétaire a déjà été condamnée par la cour d'appel de Paris à deux peines de huit mois d'emprisonnement avec sursis pour soumission de personnes vulnérables à des conditions de logement indigne.
Selon la Fondation abbé Pierre, le nombre de personnes logées dans des taudis à Marseille serait de 100.000, soit une partie significative des 860.000 habitants de la cité.