A cinq mois de l'élection présidentielle, la Fédération des Ascenseurs a dévoilé mercredi son "Manifeste" et ses cinq priorités pour notamment favoriser l'accessibilité, le maintien à domicile, faciliter les déplacements et enfin inscrire les ascenseurs dans la Transition énergétique. Précisions.
Après la Fnaim, hier, au tour de la Fédération des ascenseurs de présenter ses priorités aux futurs candidats à la Présidentielle de 2017. Pierre Hardouin, président de la fédération, forte de 120 entreprises adhérentes, soit 17.0000 personnes sur le sol français a publié, le 7 décembre 2016, un manifeste, pour davantage de "mobilité verticale au service de la ville de demain."
"La mobilité verticale joue un rôle crucial"
"Nous souhaitons favoriser l'accessibilité, le maintien à domicile mais aussi faciliter les déplacements de chacun, a expliqué Pierre Hardouin. La mobilité verticale joue un rôle crucial dans nos sociétés modernes."
L'ascenseur, tout comme l'élévateur ou le monte-escalier fait partie des technologies au service de la mobilité, a-t-il rappelé. "Avec 100 millions de trajets par jour en France, l'utilité de l'ascenseur n'est plus à démontrer pour les Français. Ils sont d'ailleurs 70% à revendiquer sa présence dans les immeubles de moins de 4 étages : ce qui n'est pas aujourd'hui imposé par la loi", détaille le président de la Fédération.
Face à ce constat, la Fédération des Ascenseurs assume sa place dans le débat public et propose cinq axes de travail à destination également des promoteurs et constructeurs, bailleurs sociaux, administrateurs de biens, propriétaires privés, fédérations professionnelles, etc. "Mais aussi les élus à travers l'Association des maires de France ou les architectes grâce à l'Ordre des architecte", précise-t-il.
Parmi les cinq propositions, la Fédération souhaite adapter les logements et favoriser l'équipement et le pré-équipement en ascenseurs et élévateurs dans la construction d'habitations collectives et individuelles. "Nous voulons réviser les critères d'installation d'un ascenseur dans les immeubles d'habitation nouvellement construits, réclame Pierre Hardouin. Cela passe par une réflexion avec l'ensemble des parties-prenantes."
Pour encourager une densification urbaine vertueuse, les ascensoristes proposent d'inciter les promoteurs à intégrer, dès la phase de préconstruction, l'espace nécessaire à l'installation d'un ascenseur, par exemple, par un bonus de constructibilité.
De plus, la Fédération estime qu'"il faut se donner les moyens d'adapter nos espaces de vie au vieillissement de la population en installant de nouveaux équipements ou en adaptant les ascenseurs existants." Des dispositifs d'aide directe aux personnes vieillissantes pourraient y contribuer : pour les personnes physiques propriétaires de leurs biens, deux pistes sont évoquées : l'application d'un taux de TVA réduit à 5,5 % et l'instauration d'un abattement sous conditions de ressources sur les droits de succession, si les travaux sont financés par leurs descendants.
Pour les travaux réalisés par les bailleurs ou les copropriétés : appliquer un taux de TVA réduit à 5,5 % et expérimenter durant trois ans un prêt à taux zéro (autonomie PTZ) à l'image du dispositif "éco PTZ" sont préconisés par Pierre Hardouin.
Pour soutenir l'adaptation des immeubles privés, la Fédération des ascenseurs suggère d'inverser le processus juridique d'adoption des décisions portant sur les travaux d'accessibilité des parties communes.
Inscrire les ascenseurs dans la Transition énergétique
Enfin, la Fédération des ascensoristes estime qu'il faut inscrire les ascenseurs dans la Transition énergétique. Pour cela, Pierre Hardouin, propose de rendre éligibles la modernisation et la rénovation des ascenseurs au crédit d'impôt sur la transition énergétique (CITE). "Transformer le CITE dans ce sens pourrait être une aide fiscale", a-t-il plaidé.
Vers des ascenseurs plus autonomes
Rappelons que la rénovation d'un ascenseur ancien de plus de 25 ans permet de diviser quasiment par trois sa consommation qui passe ainsi de 3.400 kWh en moyenne à 1.190kWh par an, soit une baisse de 65% a expliqué la Fédération. La conception de nouveaux types d'ascenseurs permettra de consommer cinq fois moins d'énergie que dans les années 1960 (Ndlr : de 3.200 kWh à 650 kWh). "C'est pourquoi, nous souhaitons rendre les ascenseurs autonomes d'un point de vue énergétique", conclut Pierre Hardouin.