Les prix de l'eau potable et de l'assainissement sont peu élevés en France, par rapport aux autres pays européens. Les services d'eau français seraient compétitifs grâce à la concurrence entre opérateurs. Cependant, cette situation avantageuse ne devrait pas durer, de lourds investissements étant nécessaires pour entretenir et rénover les réseaux.
L'eau potable et l'assainissement sont moins chers en France que dans de nombreux pays d'Europe, en moyenne de -13 %. Selon le baromètre NUS Consulting, réalisé pour la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E), le prix moyen serait de 3,52 €/m3 dans l'Hexagone contre 4,05 € en moyenne dans le reste de l'Union. De grandes disparités existent entre les pays observés, avec un mètre cube à 6,67 € au Danemark et à 5,16 € en Allemagne, mais à seulement 2,51 € en Espagne et 1,35 € en Italie. L'écart entre le prix français et la moyenne européenne s'est même creusé, puisqu'il était de -11 % en 2011.
Un renchérissement pour financer la rénovation des réseaux
Le président de la FP2E, Philippe Maillard, explique que le prix contenu reflèterait "la compétitivité des services d'eau français" grâce à la "mise en concurrence entre opérateurs privés et publics". Mais il tempère : "Ce ne serait pas surprenant que les prix augmentent (…) dans les 5 à 10 ans". Le président se dit préoccupé par "une tendance à la baisse dans les investissements". Il précise : "On a beaucoup investi ces 20 dernières années pour construire les réseaux, notamment d'assainissement, et nous avons aujourd'hui un patrimoine qu'il faut entretenir". Environ 6 milliards d'euros seraient investis chaque année, dont 800 M€ pour le renouvellement, somme que la FP2E souhaiterait doubler."Aujourd'hui, les collectivités ont tendance à privilégier la baisse des prix", estime Philippe Maillard. Il avertit : "(Il faut) veiller à ne pas adopter, sur la durée, de politiques de sous-investissements dont les effets seraient des augmentations brutales de prix pour les futures générations". Le président de la FP2E s'est notamment déclaré favorable à un relèvement du prix des abonnements, soumis à ce jour à un plafond de 25 % du prix total dans la plupart des communes, le reste de la facture étant représenté par la consommation réelle.