DÉCRYPTAGE. Une table ronde organisée par le Syndicat des énergies renouvelables a permis de constater que les différentes forces parlementaires sont encore loin de s'accorder sur une feuille de route énergétique. Nucléaire et renouvelables continuent à alimenter les caricatures, de tous les côtés.


L'exercice s'est renouvelé à un an d'intervalle mais ses résultats ne changent guère. Dans le cadre de son colloque annuel, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a convié l'ensemble des partis politiques représentés au Parlement à une table ronde consacrée à la politique énergétique.

 

 

Le cru 2024 ressemble fortement à l'édition 2023 de l'évènement, durant laquelle le syndicat avait déjà laissé la parole aux parlementaires - à l'exception du Rassemblement national (RN), qui a aussi été convié mais a une nouvelle fois décliné l'invitation. Entre-temps, les positions n'ont pas évolué : si, en théorie, tous les députés clament haut et fort qu'une unité nationale est nécessaire sur le sujet, en pratique, les violons sont encore loin d'être accordés.

 

Toujours pas de LPEC ni de PPE

 

"On a pensé intéressant de renouveler ce débat alors qu'il y a toujours de la procrastination autour de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et le Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc)", justifie Jules Nyssen, à la tête du SER. L'évènement a eu lieu avant la nomination du gouvernement de Michel Barnier, mais l'examen du projet de loi de Finances 2025 n'a toujours pas débuté depuis.

 

Et, bien que le retour d'Agnès-Pannier Runacher à Roquelaure ait entre-temps été salué par de nombreux acteurs de l'énergie, ces derniers se demandent encore si ces textes clés constituent vraiment une priorité pour le nouvel exécutif. "Oui, ils restent une priorité", tranche Marie-Noëlle Battistel, députée socialiste (PS) de l'Isère.

 

Selon elle, les parlementaires ont tenté de débattre de ce sujet, considérant que le Parlement devait définir les bases de la programmation énergétique, mais rien n'en est sorti : ni LPEC (loi de programmation énergie-climat) ni PPE. "On aurait pu trouver un chemin commun mais on n'a pas été entendu. Les acteurs de l'énergie ont tous besoin d'objectifs, d'une trajectoire et de stabilité ; aujourd'hui nous n'avons rien de tout cela."

 

Graver dans la loi plutôt que dans des décrets

 

Sa collègue écologiste (EELV) de Loire-Atlantique, Julie Laernoes, considère que la LPEC doit
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