Le chantier de la ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique - baptisée L'Océane par la SCNF - a-t-il été moins exemplaire que prévu ? L'association France Nature Environnement signale que deux filiales de Vinci et Bouygues ont été condamnées pour un rejet d'eaux polluées. Jérôme Stubler, président de Vinci Construction, nous donne quelques explications.

La construction de la ligne TGV "L'Océane", qui relie Tours à Bordeaux, a nécessité le franchissement de nombreux cours d'eau dont certains ont été impactés par le chantier. Deux filiales des groupes de BTP Vinci Construction et Bouygues Construction (Cosea et DTP) ont ainsi été condamnées à plus de 40.000 euros d'amende pour avoir enfreint les règles de la préfecture d'Indre-et-Loire en ce qui concerne l'impact écologique.

 

 

Dans les colonnes de 20Minutes, l'association France Nature Environnement, explique : "Les deux entreprises ont notamment rejeté directement dans les rivières des eaux polluées sans les assainir alors que des dispositifs efficaces devaient être mis en place dès le début du chantier. Le juge conclut qu'elles ne pouvaient pas ignorer les enjeux et l'impact environnemental de leur carence, car elles échangeaient depuis des mois avec les services de l'Etat". Pour Benoît Bernard, vice-procureur de Tours qui a instruit le dossier, "le nombre d'infractions commises est important". Mediapart évoque l'avis d'un expert qui a eu accès au chantier, décrivant "un massacre environnemental".

 

Des mesures compensatoires en cours de réalisation

 

 

De son côté, Jérôme Stubler, le président de Vinci Construction, nous explique : "J'ai fait le point avec les équipes et il y a eu un incident". Il précise : "Sur une partie du chantier, sous-traitée à Bouygues, l'autorisation pour un bassin de rétention n'est pas arrivée assez vite et il y a eu un écoulement de boues vers la rivière. Mais ce sont des eaux boueuses d'un bassin de décantation, pas une pollution avec des matières dangereuses…". Il assure que cet épisode est resté unique, à sa connaissance, et qu'il n'a entraîné qu'une variation de la turbidité de l'eau en aval. Le groupement, dirigé par Vinci Construction, s'était par ailleurs engagé à des mesures compensatoires de protection de 3.500 hectares de terres naturelles et forestières, dont 2.100 ont déjà été réalisés (ou en passe de l'être). Certaines associations s'inquiètent quant au manque de communication sur les 1.400 hectares restant, dont la répartition géographique et la budgétisation doivent être annoncés en 2017.

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