Lisea, filiale de Vinci concessionnaire de la future ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, continue de réclamer 19 allers-retours quotidiens sur cette desserte, contre les 16,5 proposés par le gouvernement, pour assurer sa "viabilité économique", a déclaré mardi son président Laurent Cavrois.
"Aujourd'hui, sur ce tronçon, le modèle économique n'est pas assuré", avec "un service qui nous semble sous-dimensionné et pas à la hauteur" des enjeux et des investissements, a souligné Laurent Cavrois, président de Lisea, filiale de Vinci, lors d'une conférence de presse.
"Pour un investissement de 8 milliards" d'euros, et face à une demande qui va croître avec l'effet grande vitesse, "16,5 allers-retours directs, ce n'est pas suffisant", assure le président de Lisea. Le concessionnaire table sur "20 millions de passagers en 2017" soit "une augmentation de 3 millions" par rapport à la fréquentation actuelle.
L'objectif initial de livrer cette ligne, longue de 340 kilomètres, au 31 juillet 2017 sera tenu, et même légèrement amélioré avec une ouverture programmée désormais pour début juillet, selon M. Cavrois. Comme l'avait affirmé aussi, il y a quelques jours Xavier Huillard.
La LGV doit mettre Paris à 2H05 de Bordeaux, contre au minimum 3H15 actuellement. Le nombre de dessertes quotidiennes de la LGV, financée par un partenariat public-privé entre les collectivités, la SNCF et le concessionnaire, fait l'objet depuis des mois de vives passes d'armes entre les différents protagonistes. Lisea, qui construit cette LGV, en sera également le gestionnaire, c'est-à-dire que les opérateurs ferroviaires, pour y faire circuler leurs trains, lui verseront des redevances (en moyenne 22 euros par kilomètre), et non à SNCF Réseau (ex-RFF) comme c'est le cas sur la majeure partie du réseau français. Or la SNCF estime qu'elle perdra 150 à 200 millions d'euros par an avec cette ligne.