ENQUÊTE. Plusieurs accidents liés à des poêles à granulés ont mis la puce à l'oreille de la DGCCRF, gendarme de la concurrence. A la suite d'une enquête réalisée au sein de 27 établissements du secteur, elle vient de communiquer ses résultats, marqués par un taux significatif d'anomalies constatées.
Ce sont des accidents liés à l'utilisation de poêles à granulés domestiques (notamment l'explosion des vitres protégeant le foyer) qui ont incité la DGCCRF, gendarme de la concurrence, à déclencher une enquête en 2018 auprès de 27 établissements du secteur, 27% de fabricants et 73% de distributeurs, "dont la majorité achète les poêles en Italie, en Espagne ou en Belgique". Le résultat est parlant : l'organisme a débouché sur un taux de 40% d'anomalies par rapport à la réglementation, considéré comme élevé. Neuf avertissements en ont découlé, et 3 injonctions administratives.
Cinq types de poêles considérés comme "dangereux"
Quel est le principal écart constaté ? Onze sociétés ont été épinglées principalement sur l'étiquetage de sécurité de l'appareil, mais aussi sur l'information du consommateur sur les prix et la disponibilité des pièces détachées, ainsi que l'étiquetage énergétique des poêles.
Plus inquiétant : sur six poêles prélevés et analysés par la DGCCRF, cinq ont été considérés comme "non conformes et dangereux". Le gendarme de la concurrence a constaté des souci de "température de la trémie (partie du réservoir à granulés) qui peut présenter un risque de brûlure (1 poêle sur 6)" ; mais aussi de bords coupants pouvant exposer à un risque de coupure (2 poêles sur 6) ; enfin, le fait que "le cache plastique du bouton de réarmement facilement desserrable qui peut entraîner un risque potentiel d'ingestion par les jeunes enfants, et donc d'asphyxie (4 poêles sur 6)". C'est sur ce dernier point que la DGCCRF s'est montrée le plus insistante, et "les producteurs concernés se sont engagés à mettre les appareils en conformité".
La DGCCRF indique également que de nouvelles investigations seront menées dans ce domaine de manière à faire diminuer ce taux de 40%.