Au lendemain de la journée mondiale de l'eau, l'UFC Que Choisir tire la sonnette d'alarme par rapport à la présence encore trop importante de plomb dans notre eau potable. L'association pointe notamment du doigt les copropriétés qui tardent à supprimer les branchements et les canalisations souillées. Détails.
Boire l'eau du robinet présenterait un risque pour la santé, surtout pour celle de nos enfants ? Oui, si l'on en croit l'UFC Que-Choisir.
Au lendemain de la journée mondiale de l'eau, célébrée vendredi dernier, l'association jette un pavé dans la mare en révélant que les immeubles collectifs privés tardent à supprimer les branchements et les canalisations en plomb, ce qui engendre un taux de plomb dans l'eau bien supérieur à celui préconisé par l'Organisation mondiale de la santé. "Si le programme d'éradication sur le réseau public avance bien, notamment du fait des aides publiques, il n'en va pas de même pour le parc privé", dénonce l'UFC-Que Choisir dans un communiqué de presse daté du 22 mars.
Une directive européenne impose en effet la division par plus de 2 de la teneur en plomb dans l'eau potable d'ici au 25 décembre 2013 : de 25 microgrammes par litre d'eau à 10 microgrammes. Un niveau dont le parc privé serait bien loin...
Des travaux de mises aux normes trop coûteux
D'après l'UFC, entre 2 à 3 millions de logements - essentiellement situés dans les agglomérations de plus de 200.000 habitants - seraient concernés par la norme, soit 10 à 15% des logements en France d'où sa vive inquiétude. "Les experts indiquent que le plomb a été utilisé massivement dans les immeubles jusqu'en 1950 avant d'être prohibé en 1960", rapporte l'association.
Parmi les raisons avancées pour expliquer une telle situation : l'UFC met en avant le coût, trop élevé, des travaux de mises aux normes : environ 1.000 euros par logement. Une somme qui peut être allégée grâce à l'ANAH qui fait bénéficier aux particuliers de subventions. Mais là encore l'UFC grince des dents. Elle juge en effet l'aide de l'ANAH insuffisante en comparaison des sommes versées aux collectivités pour le renouvellement des branchements plombs publics.
En réaction à ce constat alarmant, l'UFC indique avoir saisi l'ANSES, l'Autorité sanitaire, pour déterminer les risques précis liés à la consommation à long terme d'une eau contaminée au-delà du seuil de 10µg/litre, notamment dans le cas des enfants.
Elle réclame par ailleurs la réalisation d'un audit à l'échelle nationale pour vérifier l'application de la réglementation dans les bâtiments publics accueillant des enfants (crèches, écoles, etc.) et estimer le niveau d'exposition dans les logements bâtis avant 1960. Elle demande également aux agences de l'eau, chargées de la qualité et de la préservation de la ressource, "d'aider les particuliers de la même manière qu'elles l'ont fait pour les collectivités, en abondant le budget de l'ANAH".
Enfin, elle renforce la communication auprès des particuliers en mettant à leur disposition une fiche questions/réponses pour les informer des aspects pratiques du changement de canalisation dans les logements privés.
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