La petite musique de la semaine : vous avez dit "changement" ?

 

 

Du changement, c'est aussi ce que vont connaître 74 communes et intercommunalités sélectionnées dans le cadre du plan de transformation des zones commerciales d'entrée de ville, qui se partageront ainsi une première enveloppe de 26 millions d'euros pour bénéficier d'une aide en ingénierie. Quand on arrive en ville, on ne veut plus ici changer de trottoir : ces zones déjà artificialisées doivent se réinventer, il faut tenter de nouveaux modèles, réimplanter de la nature, créer des commerces et des logements innovants, engendrer les dynamiques sociales du futur... Il faut faire disparaître ces symboles de "la France moche", comme ces ZAC ont été baptisées et surtout, enterrer avec elles, une époque qui se veut désormais révolue.

 

ZAN, restons ZAN

 

Mais alors que d'un côté, cette initiative s'inscrit aussi dans la trajectoire environnementale en faveur de la zéro artificialisation nette (Zan), un autre point de vue s'est exprimé cette semaine, et non des moindres, afin d'inciter à plus de souplesse sur le sujet : un appel à un changement de mentalités, pour adopter un cadre tout aussi économique qu'environnemental. "Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du Zan, s'est ainsi exprimé le ministre de l'économie, Bruno Le Maire lors de sa visite de l'usine Renault de Sandouville, le 2 avril. Nous avons exclu les projets industriels verts de celui-ci. Demandons-nous si nous ne devons pas faire de même pour tous les projets industriels qui respectent les normes environnementales les plus strictes", s'est-il interrogé. Une volonté déjà exprimée de sa part, au moment de la discussion parlementaire du projet de loi Industrie verte... On le sait bien que sur ces sujets, il est difficile de ne pas évoquer un chacun sa route, chacun son chemin... le tout étant bien sûr de se retrouver à la fin.

 

Car comme pour toute transition, il faut avancer "time after time" et composer avec toutes les parties en présence... et ce ne sont pas les professionnels qui vont le nier, sur le front de la reprise des déchets et de l'économie circulaire. Sur ce sujet aussi, il faut avancer vite, comme l'a expliqué Ecominero cette semaine lors d'une conférence de presse. Après des débuts un peu chaotiques pour la REP du fait d'une réglementation mouvante, chaque organisme de valorisation agréé s'emploie aujourd'hui à déployer ses points de collecte à grande échelle et à permettre le développement de nouvelles pratiques de réemploi.

 

Change

 

Cette semaine a été enfin marquée aussi par son lot de catastrophes naturelles, notamment à Taïwan, avec un séisme d'ampleur, mais aussi en France, avec des inondations majeures et répétitives. Face au dérèglement climatique, l'adaptation est Le sujet clé. Il faut donc saluer la remise du rapport mardi 2 avril, sur l'adaptation du monde de l'assurance aux nouveaux risques induits par les aléas environnementaux. Il contient 37 recommandations afin de rééquilibrer le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles, d'éviter les déserts assurantiels, mais aussi d'accompagner le diagnostic et les travaux pour rendre les biens, et notamment le bâti, plus résilients. L'objectif ? Mettre en place des mesures dès 2025.

 

À chaque printemps, sonne ainsi le temps du renouveau, l'envie de changement, c'est le "Wind of changes". Changer, ce n'est pas simple. Pour le secteur du BTP et du cadre de vie, ce "vent des changements" souffle depuis plusieurs années face aux transitions numérique, énergétique et surtout environnementale, ses trois enjeux majeurs du XXIe siècle. La route est longue, tempétueuse, mais il faut laisser le vent continuer de souffler... Car souvent, toute transition commence allegro ma non troppo, pour continuer larghetto et il faut toujours espérer que le mouvement final sonnera allegro molto, comme prévu.