MATÉRIAUX. Un industriel français a décidé de ralentir sa production d'aluminium à cause de la hausse des prix de l'électricité. La crise énergétique qui sévit dans toute l'Europe n'est pourtant pas prête de prendre fin.

La crise des matériaux continue et avec elle, la flambée des prix de l'aluminium. Les cours de ce métal ont augmenté de plus de 70% en un an. La faute à la reprise de la demande mondiale, à l'instabilité politique en Guinée qui détient un quart des ressources mondiales, mais aussi à la lutte contre la pollution menée en Chine. En octobre dernier, la tonne d'aluminium était estimée à 3.000 dollars à la Bourse des métaux de Londres. Et selon un rapport d'octobre dernier de la Banque mondiale, les prix de l'aluminium étaient au troisième trimestre 2021 à leur plus haut niveau depuis 13 ans. La forte hausse du prix de l'alumine, un composant de l'aluminium, est responsable de ce phénomène. Le métal devrait voir encore ses prix grimper de 6% en 2022.

 

 

Un matériau gourmand en énergie

 

Or, la crise de l'énergie qui secoue en ce moment l'Europe touche aussi ce matériau, gourmand en électricité pour sa fabrication. Selon l'Institut international de l'aluminium, pour produire une tonne d'aluminium, il faut utiliser environ 15,5 MWh. Ainsi, la hausse vertigineuse des prix de l'électricité déstabilise le secteur, dont le coût de l'électricité peut s'élever à 30% en moyenne sur certains sites français, chiffre la fédération Aluminium France. Les prix de l'énergie représentent alors un frein pour certains industriels, à l'image d'Aluminium Dunkerque. La plus vaste fonderie d'aluminium d'Europe a annoncé fin décembre réduire sa production de 15% à cause de la hausse des prix de l'électricité. D'autres entreprises ont pris la même décision, comme le site espagnol de la société américaine Alcoa, qui interrompt sa production d'aluminium primaire pendant deux ans à cause de la flambée des prix de l'énergie, selon des informations du média Bloomberg.

 

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