INEDIT A quelques jours de l'inauguration par François Hollande prévue début novembre, le tout nouveau ministère de la Défense, à Balard, nous a ouvert ses portes. Visite guidée avec l'architecte Nicolas Michelin.
Après l'obtention du permis de construire en février 2012 et le début des travaux dans la foulée, le Pentagone à Balard, dans le 15ème arrondissement - l'un des plus grands chantiers parisiens de ces dernières années est un projet historique et hors normes qui se devait d'allier haute technologie et sécurité- est sur le point d'achever ses derniers travaux de finition. D'autant plus, que le président de la République est attendu début novembre prochain pour l'inauguration du site, nous a-t-on confié ce vendredi 16 octobre 2015 au ministère de la Défense.
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Visite d'un site "secret-défense"
Dès l'extérieur, en face de l'entrée de cet immense bâtiment de 300.000 m² conçu de plaques de verre opaque blanc et noir, seule la présence de deux militaires et l'affichage du ministère de la Défense laissent présager que l'on pénètre à l'intérieur d'un site classé "secret-défense".
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Et une fois, le dispositif de sécurité franchi avec un badge sécurisé et en compagnie d'un officier, on a l'impression de pénétrer dans un programme du quartier d'affaires de La Défense ou sur un campus universitaire.
Panneaux vert et bleu
Seuls les panneaux vert et bleu rappellent les couleurs militaires et les uniformes des militaires chargés de la protection du site et des fonctionnaires de l'administration laissent deviner que l'on approche du coeur du centre opérationnel.
A l'image des avions furtifs
Celui-ci se veut discret avant tout. A l'image des avions furtifs. Ainsi, l'extérieur du site se distingue par de longs murs de verre blanc, agrémentés de noir sur certaines rues tandis qu'à l'intérieur du site, elles sont faites de panneaux de verre bleu et vert.
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"Donner cette image furtive aux passants et aux automobilistes", Nicolas Michelin
Point d'orgue de l'écriture architecturale : la cinquième façade ressemble à un origami, sous la forme d'un pliage japonais de pans métallique et de verre. "J'ai avant tout conçu ce bâtiment en voulant donner cette image furtive aux passants et aux automobilistes", nous expliquent Nicolas Michelin et Cyril Trétout à l'agence Nicolas Michelin (Anma), fiers de déambuler à l'intérieur de ce labyrinthe géant.
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Pas pompeux mais mystérieux
"Je ne voulais surtout pas quelque chose de pompeux pour un site militaire mais de mystérieux !, nous confie également Nicolas Michelin. D'ailleurs, la porte à l'entrée réalisée sur trois niveaux en est la parfaite illustration."
75.000 cartons transférés dans le nouveau Balard
Côté sécurité, secret défense oblige, rien ne filtre ou presque sur le dispositif en place. "Le déménagement a été conçu comme une opération militaire, dans des camions plombés et 75.000 cartons été transférés", tient à relever Jean-Paul Bodin, contrôleur général des Armées, ce vendredi 16 octobre.
"Ne pas s'effondrer comme un château de cartes"
De plus, le bâtiment a été conçu de façon à "ne pas s'effondrer comme un château de cartes si un véhicule explose sur le périphérique (voisin) ou le long du boulevard Valin (entrée), ajoute Jean-Paul Bodin. Et pour tout vous dire, le fameux centre opérationnel ne fait pas penser au coffre-fort d'une grande banque."
Sécurité absolue
Avant de conclure sur le sujet de la sécurité: "On veille à ne pas laisser entrer n'importe qui et le ménage n'est fait que quand les bureaux sont occupés."
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7.000 utlisateurs à ce jour
A noter aussi que certaines salles de commandement ne relèvent pas de l'agence Michelin, mais ont été directement réalisées par les forces militaires. "Les sous-sols sont les zones les plus préservées", précise Jean-Paul Bodin. A cela s'ajoute une sécurité pointue pour les locaux de haute sensibilité : déploiement de systèmes anti-intrusion, installation de systèmes de détection et de télésurveillance, mis en place, depuis 2013, d'un système de badges nominatifs spécifiques pour le personnel sur les deux parcelles.
Le nouveau mastondonte de l'immobilier de bureaux
Au final, malgré quelques finitions inachevées sur une des façades, ce mastodonte de l'immobilier est d'ores et déjà très apprécié par ses 7.000 utilisateurs aujourd'hui. "L'idée, c'est qu'on ne soit pas chacun dans notre coin dans son immeuble mais le plus plus proche possible les uns des autres", résume Jean-Paul Bodin, secrétaire général de l'administration au ministère. La Défense, va d'après lui projeter une autre image d'elle-même dans ces bâtiments futuristes, aux lignes épurées, loin des dorures de la République pas toujours très fonctionnels. "Incontestablement, cela va changer leur manière de vivre, conclut Nicolas Michelin. On a travaillé pour que la communication entre les services puisse se faire le plus simplement possible."
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L'ensemble du projet financé par PPP, un loyer de 150 millions d'euros sur une durée de 27 ans
A la tête du secrétariat général pour l'administration du ministère de la Défense et des Anciens combattants depuis 2011, le contrôleur général des armées Jean-Paul Bodin nous a rappelé ce vendredi le coût du PPP du ministère de la Défense. "Nous nous sommes engagés à verser au groupement Bouygues un loyer annuel de de près de 150 millions d'euros sur une durée de 27 ans au terme duquel nous deviendrons propriétaires, a-t-il signalé. Cela couvre le remboursement de l'investissement immobilier de tous les investissements techniques, les dépenses de fonctionnement courant (électricité, chauffage), et les dépenses d'entretien ." Ce loyer, qui peut paraître élevé, correspond aux dépenses de fonctionnement des douze sites précédemment utilisés, souligne Jean-Paul Bodin. Leur rénovation et mise aux normes aurait couté en outre 600 à 700 millions d'euros tandis que leur vente, désormais, programmée va venir renflouer les caisses de l'Etat, ajoute-t-il.
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Autre sujet épineux évoqué ce vendredi 16 octobre : l'attribution du marché à Bouygues Construction. "Il s'agit d'une affaire de droit commun, nous répond le ministère de la Défense. Nous sommes sereins depuis le début." Rappelons qu'un chef de service du groupe de BTP Bouygues a été mis en examen en juillet dernier, la troisième dans ce dossier depuis mai 2014, après celles de deux hommes dont un officier.
Découvrez la suite et fin du diaporama.
L'espace de restauration
Près de 7.000 repas jours servis dans cet espace de restauration.
9.300 civils et militaires y travailleront à terme
9.300 civils et militaires y travailleront à terme.
Dans les salles des Etats-majors
Dans les salles des Etats-majors, on y découvre des espaces de restauration.
300.000 m² de bureaux
Armée de Terre, de l'Air, Marine nationale, ils sont désormais tous là. Ce vaisseau-amiral du ministère de la Défense étonne par ses chiffres : 9.300 civils et militaires y travailleront à terme, et 85 % des effectifs sont déjà sur place depuis mars 2015. Sans compter les 7.000 repas jours servis à l'espace restauration, les 14.000 km de réseaux informatiques.