La sécurité est définitivement le maître-mot du chantier : "En effet, c'est l'une des clés fondamentales du projet", estime le directeur de projet chez Bouygues. Les équipes d'ingénierie défense appuyées par des experts et consultants en sécurité doivent développer au quotidien des analyses chiffrées adaptées aux plans.
Pour se protéger également de toutes initiatives "d'espionnage", le chantier s'appuie sur un système efficace baptisé "Top and Down". "Nous construisons les sous-sols, à l'abri des dalles béton au rez-de-chaussée préalablement coulées, en même temps que les parties supérieures", précise-t-il.
Un bloc des frères Perret préservé
Par ailleurs, les étapes de conception s'enchaînent très vite, à l'heure actuelle, et les premières parties de la façade devraient être visibles dès le mois de juillet. La charpente métallique devrait également émerger au cours de l'automne prochain. "Le chantier sera donc en pleine production à cette période", avance le responsable de projet. Le site accueillera ainsi plus de 2.000 travailleurs, ce qui représentera le plus gros chantier de Paris intra-muros.
"C'est pour cette raison que le chantier fonctionne 24 heures/24, explique le directeur. Avec une logistique à couper le souffle : "Ce sont en moyenne 300 camions qui livrent les parties d'éléments préfabriqués. Il faut donc au quotidien tout programmer pour ne pas être surchargé et éviter les embouteillages sur le site."
Toujours dans la partie Ouest, un seul bloc existant qui ne pouvait être détruit se détache du reste du chantier. "C'est celui des frères Perret, construit de 1929 à 1932, qui occupe l'angle du boulevard Victor et de l'avenue de la Porte-de-Sèvres. Entièrement rénové, il regroupera près de 17.000 m² de bureaux", ajoute Christian Lasne.
7 chantiers de construction-réhabilitation pour la Parcelle est
Par ailleurs, ce chantier ne concerne pas seulement la partie ouest, tient à répéter la direction du projet. " La Parcelle est, demeure très importante également puisqu'elle représente près de 4.500 postes du futur ministère, indique Christian Lasne. A l'exception des deux tours, achevées et appelées temporairement A et F, ce sont au total 7 chantiers de construction, voire de de réhabilitation lourde qui toucheront dix bâtiments."
"Sur cette parcelle, un bâtiment de 12.000 m² sera reconstruit le long de l'avenue de la Porte-de-Sèvres", nous souligne de son côté la délégation pour le regroupement des états-majors et des services centraux de la Défense (DRESD). Et Christian Lasne de pointer : "Plusieurs bâtiments -110.000 m² au total- sont en cours de rénovation, alors que d'autres sont en phase de désamiantage avant leur déconstruction complète."
Enfin, l'obtention de la certification HQE demeure la dimension fondamentale du projet, conclut la direction. "Objectif majeur du ministère, c'est pourquoi les constructions neuves ont été réalisées d'après les normes HQE® et BBC. A ce titre, les bâtiments ne seront pas climatisés, mais ventilés et rafraîchis, complète Christian Lasne. Parmi les autres décisions prises dans ce sens, on peut citer : la suppression des parkings à air libre et la limitation des accès pour les véhicules, la création de près de 4 hectares d'espaces verts, des bâtiments neufs en autosuffisance pour 80 % de leurs besoins en chauffage, climatisation et eau chaude. Sans oublier une toiture solaire constituée de 4.500 m² de panneaux photovoltaïques dans l'esprit 'ardoise' des toits de Paris."
Pour financer ce projet singulier, la formule PPP a été choisie pour une enveloppe globale de 3,5 milliards d'euros, montant total du contrat sur 30 ans incluant le coût de l'investissement (1 milliard d'euros), les coûts de financement et le coût de fonctionnement sur 27 ans.
Découvrez le diaporama dédié à la visite du chantier du Pentagone français, Balard, dans le 15ème arrondissement de Paris.