Le tribunal correctionnel de Nice a rendu son jugement dans cette affaire de corruption, trafic d'influence et favoritisme où sont notamment condamnés l'ancien directeur général des services de la ville et deux responsables de bureaux d'études.

Michel Vialatte, l'ancien directeur général des services de la ville de Nice, a été condamné vendredi à cinq ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, par le tribunal correctionnel de Nice pour corruption, trafic d'influence et favoritisme. Il est incarcéré depuis quinze mois pour cette affaire.
De son côté, Pierre Besrest, un ancien responsable de bureaux d'études, accusé avec Michel Vialatte d'avoir tenté de truquer quatre marchés publics de la ville de Nice en 2002 et 2003, a été condamné à trois ans de prison ferme.

Le procureur Gilles Accomando avait requis le 27 mai une peine de cinq ans de prison ferme à leur encontre, à l'issue de cinq jours d'audience au cours desquels Michel Vialatte avait reconnu un "délit de favoritisme", mais nié avoir touché de l'argent. Pierre Besrest avait admis la corruption.

Philippe Pariset, dont le bureau d'études A 3COM avait été choisi par Michel Vialatte sans respecter les appels d'offres, a été condamné à 30 mois de prison dont 23 mois avec sursis.
Henri Baecht, agent commercial dans une filiale du groupe Bouygues, a été condamné à 2 ans de prison dont 22 mois avec sursis.
Marc Rajade et M. C., PDG et directeur général d'une société d'enlèvement de graffitis, et Michel Rateau, responsable d'une entreprise spécialisée dans l'éclairage public, ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis.
Enfin, René Daolio, ancien chef du service de nettoiement de la ville de Nice, a été relaxé.

"Michel Vialatte a terni le prestige d'une ville, Nice, qui déjà avait des difficultés à sortir de l'ère médeciniste", avait affirmé le procureur dans un réquisitoire de plus de deux heures.

La tentative de truquer quatre marchés publics en 2002 et 2003, notamment ceux relatifs à la construction d'un stade de 32.000 places et au nettoiement de graffitis, estimés à 150 millions d'euros, avait été découverte fortuitement lors d'écoutes téléphoniques dans le cadre d'une autre affaire à Paris.

Ces écoutes avaient permis d'établir comment Vialatte et Besrest, qui s'étaient connus au conseil général de l'Essone, avaient fait passer à A 3COM, des informations sur leurs concurrents avant l'ouverture des appels d'offres, sollicité de l'argent auprès de sociétés contre l'obtention de marchés.

Le procureur avait décrit Michel Vialatte comme "un homme de pouvoir et d'influence" qui avait fait de Besrest, "ingénieur aux diplômes contestés, plusieurs fois condamné, son entremetteur pour jouer de son carnet d'adresses".

Michel Vialatte n'en a pas fini avec la justice. Une information judiciaire contre X pour "prise illégale d'intérêt" a été ouverte en avril par le parquet de Nice qui s'interroge sur "la nature des liens commerciaux" qu'il a entretenus avec Yves Jégo, député-maire UMP de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne).
Michel Vialatte a effectué un audit entre 2000 et 2001 pour la municipalité de Montereau-Fault-Yonne avant de prendre ses fonctions à Nice.

actionclactionfp