Pour développer l'agriculture urbaine, la Ville de Paris donne l'exemple en créant un potager et une vigne sur le toit d'un de ses bâtiments. Elle y expérimentera, pendant trois ans, une installation qui permettra de tester la gestion des eaux pluviales ainsi que la qualité des plantations.
Les fraises, légumes, salades, fleurs mellifères et herbes aromatiques poussent bien… sur le toit de la caserne Lobau, en plein cœur de Paris. Dans cette annexe de l'hôtel de ville, où est implantée la direction des ressources humaines de la municipalité, se déroule une expérience de potager urbain. Pénélope Komites, adjointe à la Maire, chargée des Espaces verts, de la nature et de la biodiversité, explique : "Pour développer la nature en ville, il faut des parcs, des jardins, mais aussi des actions locales pour renforcer la végétalisation et l'agriculture urbaine. D'ici à 2020, 100 hectares de toitures seront végétalisées dont 30 hectares pour cette forme d'agriculture". L'élue précise que le gisement de sites est particulièrement important sur les bâtiments publics ou assimilés (parapublics) et que 140 d'entre eux ont déjà candidaté à la démarche Parisculteurs, dont les lauréats seront connus au début du mois de novembre.
Beaucoup de travail mais pas de dégustation à l'arrivée…
Les jardiniers de l'équipe, l'entreprise Loiseleur, vante pour sa part la démarche collaborative de ce potager urbain, où chaque entité est venue avec son expertise, du bâtiment ou des plantes. Les substrats utilisés proviendront, comme il se doit, de l'économie circulaire. Et, même si les légumes qui pousseront sur la toiture ne pourront pas bénéficier d'une appellation bio, n'étant pas plantés "en pleine terre", ils bénéficieront tout de même de toutes les attentions. C'est UrbAgri qui assurera le pilotage de l'expérimentation d'une durée de trois ans renouvelables, et qui travaillera sur la valorisation des eaux et des matériaux et sur les associations de cultures. Les fruits et légumes récoltés n'alimenteront malheureusement pas ni les employés de la mairie, ni une école voisine, mais seront scrupuleusement testés afin de vérifier leur qualité (ou l'éventuelle présence de polluants) et le bienfondé du concept d'agriculture urbaine. Les vignes seront, pour leur part, plantées en avril 2017. De quoi faire une future Cuvée de la Maire ?
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(*) Siplast (étanchéité), Nidaplast (rétention d'eau), Loiseleur (aménagement des espaces extérieurs), Socotec (gestion des risques), Couvertex (entreprise de pose), Cosson (TP), Eurofield (gazon synthétique)
Le potager sur le toit : l'avant travaux
La toiture du bâtiment de la caserne Lobau était bien triste avant d'être végétalisée.
Pas moins de six entreprises sont intervenues sur le projet, qui aura nécessité 2 ans de préparation et de concertation. On voit sur cette photo le nid d'abeilles qui retient l'eau alimentant les futures plantations.