Face à l'avalanche de chiffres et d'annonces, les industriels et associations du secteur de la transition énergétique ont réagi. Les ONG françaises rassemblées au sein du Réseau Action Climat, notent que la France a joué le rôle de passe-plats. Dans un communiqué, les organisations expliquent : "Le sommet a débouché sur un flot d'engagements de banques, d'entreprises, de collectivités locales et même de pays du Sud. Certains engagements sont à saluer, comme celui d'Axa de désinvestir et de réduire ses soutiens assurantiels au charbon et aux sables bitumineux, ou celui de la Banque mondiale de cesser de financer l'exploitation du pétrole et du gaz après 2019 (…) Mais dans l'ensemble, les annonces, nombreuses et peu lisibles, se sont surtout contentées de réchauffer d'anciens engagements". Pour les ONG, ces prises de position d'acteurs non étatiques constituent "un écran de fumée" face aux "maigres annonces des pays" eux-mêmes. Le réseau regrette notamment que la France n'ait pas saisi l'occasion pour annoncer un calendrier de suppression des aides publiques aux énergies fossiles, qui représentent 7 Mrds €/an. Et il enfonce le clou : "Sur le plan d'action genre, la France reste aux abonnés absents. Sur la taxe européenne sur les transactions financières, la France a bien proposé une taxe, mais au rabais, calquée sur le modèle français". Les ONG déplorent enfin que le président de la République n'ait pas donné de gages sur l'aboutissement des multiples chantiers sur le climat lancés depuis le début de son quinquennat : mobilité, rénovation des bâtiments, développement des EnR, efficacité énergétique…
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Plus enthousiastes, les entreprises du secteur des renouvelables saluent "des annonces importantes pour l'accélération de la croissance des EnR". Le syndicat qui les rassemble, le SER, a notamment organisé une conférence avec l'Ademe et plusieurs ministres de l'environnement, dont Nicolas Hulot et Jean-Louis Borloo. L'actuel ministre de la Transition écologique et solidaire a notamment déclaré : "Les énergies renouvelables nous font changer d'ère, en France, en Europe, en Afrique et dans le monde". Il s'est dit convaincu que le 21e siècle pourrait être un siècle sans pollution, sans énergies fossiles, "un siècle 100 % renouvelable". Une augmentation française du volume des appels d'offres photovoltaïque a notamment été annoncée de façon concomitante.