La transition vers un monde décarboné fait l'objet de plusieurs engagements. Le premier est un objectif de zéro émission au travers d'une coalition annoncée lors de la COP23, et menée par les îles Marshall et la Nouvelle-Zélande. Les acteurs signataires, plus de 30 à ce jour, se sont engagés à publier, d'ici à 2020, une trajectoire pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon de 2050. Dans un souci de transparence, la France a souhaité lancer le "Paris Collaborative on Green Budgeting" faisant apparaître la dimension écologique de toutes les dépenses publiques et mesures fiscales. Les engagements visent également à décarboner l'économie mondiale, notamment grâce à une autre coalition nommée "Powering past coal" lancée cette fois par le Royaume-Uni et le Canada et qui vise à éliminer les centrales à charbon pour les remplacer par d'autres sources plus durables. L'Alliance solaire internationale s'est d'ailleurs donnée pour objectif de mobiliser plus de 850 Mrds € d'ici à 2030 pour développer le photovoltaïque partout dans le monde. Du côté des transports, là encore, la tendance globale sera à la lutte contre les émissions de polluants. Une coalition sur des modes décarbonés a été initiée avec huit pays dont la France, pour travailler à cette thématique. Le transport maritime a fait l'objet d'une déclaration particulière dite "Tony de Brum" pour engager 34 nations à plafonner leurs émissions liées aux navires de commerce.
La fixation d'un prix du carbone compatible avec l'Accord de Paris a été évoquée par les ministres de l'environnement européen, de même que par le Mexique qui a lancé un marché de quotas d'émissions qui pourra être connecté à d'autres marchés d'Amérique du Nord (Californie aux Etats-Unis ou Ontario au Canada). Diverses autres initiatives en ce sens ont été annoncées par la Chine et la "Carbon pricing leadership coalition" qui réunit plus de 40 entreprises souhaitant se conformer aux recommandations de la commission Stern-Stiglitz.
Mobilisation de tous les acteurs économiques
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L'ancrage des enjeux climatiques au cœur de la finance mondiale fait d'ailleurs l'objet d'autres engagements pris à Paris ce 12 décembre 2017. Plus de 200 entreprises ont signé une charte pour suivre les recommandations du réseau "Task force on climate disclosure" tandis qu'un autre réseau de finance verte des banques centrales et autorités des marchés financiers a été initiée. Ses travaux débuteront en avril 2018, lors d'une convention internationale à Amsterdam (Pays-Bas). Les banques de développement se mobiliseront également pour augmenter les financements dédiés à la mise en œuvre de l'Accord de Paris pour des montants supérieurs à 170 Mrds €. De même, les fonds souverains, qui détiennent des actifs d'un montant astronomique (plus de 12.750 Mrds €), pourraient flécher des financements vers l'action climatique. Enfin, les investisseurs institutionnels participeront également à cet effort : la coalition "Climate Action 100+" par exemple, qui rassemble plus de 200 grands investisseurs (représentant près de 22.400 Mrds € d'actifs) coordonnera leurs actions vis-à-vis des 100 entreprises cotées en bourse les plus émettrices de CO2. Ceci afin de les inciter à mettre en œuvre des mesures de diminution de leur empreinte. Une quinzaine de philanthropes ont, de leur côté, lancé un groupe de mobilisation et d'innovation avec de nouveaux mécanismes financiers. Enfin, l'Energy Breakthrough Coalition investira dans les technologies de rupture à hauteur de 850 M€ en capital risque. Grâce à un effet de levier, plus de 25 Mrds € pourraient être investis d'ici à 2021 dans les énergies renouvelables, le stockage ou l'efficacité énergétique.