INTERVIEW. Malgré la crise sanitaire, la filière des infrastructures numériques a de nouveau signé une année record en 2020. Le déploiement du très haut débit se poursuit à un rythme soutenu, mais ses acteurs commencent à réfléchir à l'après-fibre, en se dotant de perspectives nouvelles. Le détail avec Etienne Dugas, président d'Infranum.
Qui aurait pu croire à la fin du premier semestre 2020 que l'année aurait finalement été aussi bonne ? Finalement, malgré la crise sanitaire, la filière des infrastructures numériques enregistre une année record en 2020. Ainsi, sur le front du déploiement du très haut débit, la barre des 5 millions de prises produites a été franchie à coup sûr, même si les chiffres pour le dernier trimestre ne sont pas encore connus. "C'est bien au-dessus de 2019", se réjouit Etienne Dugas, président de la fédération Infranum, alors même que le secteur avait abaissé ses objectifs à 4,3 millions de prises à cause de la crise covid. "Nos entreprises finissent l'année avec des résultats nets positifs? Nous avons donc réalisé une bonne année, même si elle aurait dû être exceptionnelle", poursuit-il, sans vouloir pour autant donner l'impression de se plaindre. Et maintenant ? Etienne Dugas anticipe la baisse de l'activité à partir de 2022, mais les perspectives pour l'après-plan France très haut débit sont nombreuses pour le secteur, comme il l'explique dans l'interview qu'il a accordée à Batiactu.
Batiactu : Après une année 2020 finalement meilleure que prévue, comment s'annonce 2021 pour les métiers des infrastructures numériques ?
Etienne Dugas : Nous devrions dépasser les 6 millions de prises produites en 2021. Cette année devrait ainsi marquer un pic d'activité et nous entamerons une baisse l'année suivante.
à lire aussi
- Fibre optique : les opérateurs d'infrastructures plus optimistes que prévu pour 2020
- Très haut débit : en route vers le 100% fibre
- Généraliser la fibre optique, un objectif qui s'impose selon la filière
- "Préparer dès maintenant la fin du déploiement de la fibre" J.-N. de Vathaire NGE Infranet
- Fibre optique : des besoins en main d'œuvre plus importants que prévu
- Fibre optique : la filière présente un plan de relance à 11 milliards d'euros
Batiactu : Pourquoi l'activité décroîtrait-elle à partir de 2022 ?
E.D. : Nous aurons alors de moins en moins de prises à produire. En zone AMII, il ne restera que les prises raccordables à la demande. Notre activité principale se concentrera donc sur les réseaux d'initiative publique, les RIP, où les lignes sont trois fois plus longues. Donc plus difficiles à raccorder, ce qui ralentira le déploiement. Malgré tout, les engagements du plan France très haut débit de 2012, renforcés par le président de la République Emmanuel Macron, seront tenus : nous serons clairement au-dessus des 80% de locaux raccordables au réseau fibre en 2022.
Il vous reste 58% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction