La politique du Gouvernement en matière de transports a pour objectif « la lutte contre la fracture territoriale » et passe par la « concertation », a affirmé mardi 5 juin, Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie et du Développement durable, au cours de l'inauguration à Paris du Salon européen de la mobilité.
« Mes objectifs, ma méthode de travail passent par la case concertation. Concertation qui prépare la décision et associe les acteurs locaux : collectivités territoriales et entreprises », a-t-elle indiqué. Associant à cette méthode le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, Mme Bricq a tenu à souligner que « les transports étaient dans (son) portefeuille ».
L'acte III doit donc accorder une place « consistante » aux transports dans la nouvelle étape de la décentralisation, que proposera Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat et de la décentralisation.
Toutefois, cette annonce n'est que la confirmation de l'une des promesses électorales de François Hollande : le subventionnement des projets des collectivités locales souhaitant s'équiper de transport en site propre, c'est-à-dire sur voies réservées. Ce seront principalement des bus à haut niveau de service. Pour mémoire, les deux premiers appels à projets TCSP inscrits au Grenelle de l'environnement ont déjà permis de subventionner des centaines de métros, tramways, bus à haut niveau de service, navettes maritimes ou pôles d'échanges multimodaux dans de grandes et moyennes villes françaises. Soit 1,4 milliard d'euros de subventions dégagées par le précédent Gouvernement.
Au total, 622 kilomètres de lignes nouvelles ont été récemment inscrit au programme et le montant global de la subvention est de 590 millions d'euros (contre plus de 800 millions pour le premier appel à projets). 78 projets ont été sélectionnés dans 54 agglomérations. Il s'agit majoritairement de projets de bus à haut niveau de service (BHNS, 45 projets pour 456 km de lignes) auxquels s'ajoutent des tramways (29 projets pour 152 km de lignes), des métros (2 projets pour 14 km de lignes) et deux liaisons maritimes. Selon le ministère précédent , le coût total des travaux était évalué à 7,5 Mds € d'euros et le «taux de subvention est sensiblement équivalent à celui du premier appel à projets, à savoir 20% en moyenne» avait souligné dans nos colonnes Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre du développement durable. Pour rappel, Roland Ries, maire de Strasbourg et président du Groupement des autorités responsables de transport (GART), avait tout de même regretté que l'enveloppe finale soit significativement inférieure aux besoins de financements estimés à 1 milliard d'euros.