OPÉRATION D'ENVERGURE. Alors que l'opération d'intérêt national de l'aménagement de la Plaine du Var fête ses dix ans, l'établissement public d'aménagement de Nice Ecovallée voit sortir de terre les nouveaux quartiers de Grand Arénas et de Nice Méridia, et le renouvellement urbain de deux autres quartiers. Mais la métropole voit déjà à l'horizon 2032, à travers un projet partenarial d'aménagement (PPA), l'un des premiers signés depuis sa création par la loi Elan.
Le nouveau visage de la métropole niçoise se dessine progressivement, tout d'abord dans "la technopole urbaine" Nice Méridia, où le bâtiment "Anis" du cabinet Laisné Roussel ou "The Crown" de Chaix&Morel et Associés sont déjà livrés. Du côté de Grand Arenas, voué à incarner le futur "quartier d'affaires international", l'année 2019 devrait marquer l'inauguration de l'immeuble tertiaire "Connexio" conçu par l'Atelier Barani.
Passée la vague de constructions à dominante tertiaire, la Métropole Nice Côte d'Azur et l'EPA Nice Ecovallée se projetteront dans une nouvelle phase de projets, rendue possible par la signature, en décembre dernier, d'un projet partenarial d'aménagement (PPA), dispositif né de la loi Elan, censé faciliter les opérations de grande envergure.
Trois nouvelles opérations d'aménagement
"A l'heure où une première phase de mutation de la Métropole s'achève (…) une nouvelle page s'ouvre avec des engagements financiers majeurs de l'État et des collectivités territoriales", indique la Métropole qui a présenté ce nouveau contrat de projet dans le cadre du Mipim qui s'est tenu la semaine dernière à Cannes.
La Métropole est ainsi parvenue à prolonger l'opération d'intérêt national initiée en 2008, et pilotera la réalisation de trois nouvelles opérations d'aménagement : le hameau de la Baronne dans la commune de la Gaude, Grand Méridia et Lingostière sud.
3,5 milliards d'euros d'investissements privés escomptés
La première doit générer "un pôle de vie autour du hameau existant", tandis que le projet Grand Méridia doit s'inscrire dans la continuité de Nice Méridia, en tant que "parc urbain de plus de 20 hectares pour développer un nouveau centre de vie à Nice à haute qualité environnementale". Le secteur de Lingostière sud, sera lui dédié à "l'activité économique non commerciale associée à du logement à haute qualité environnementale, dont 35% de logements sociaux".
Pour façonner son étiquette de ville modèle en termes de performance environnementale, la métropole de Nice s'est dotée de plus de 90,5 millions d'euros de fonds publics, qui permettraient de générer "3,5 milliards d'euros d'investissements privés", selon ses dires.
Selon les derniers chiffrages, l'OIN coûtera 815 millions d'euros dans son ensemble, en y ajoutant les futurs "équipements structurants", comme le nouveau Marché d'intérêt national et l'installation d'un parc de plus de 20 hectares. A la clé, la Métropole table sur "7.800 logements dont 35% de logements sociaux réalisés et 7.400 emplois créés".
Rapport de la Cour des comptes
Si le projet d'envergure de l'aménagement de la métropole niçoise semble partie sous d'heureux auspices, il n'en a pas toujours été ainsi, comme l'a rappelé la Cour des comptes dans un rapport sur la gestion de l'établissement public d'aménagement paru ce lundi 18 mars 2019.
"L'établissement a eu des difficultés à trouver sa place, à asseoir sa légitimité et à démarrer son activité. Le soutien de l'État, dans les premiers temps, a été limité et les désaccords locaux entre les différentes collectivités n'ont pas permis de développer le projet rapidement", a rappelé la juridiction administrative, alors que les premiers projets n'ont été concrétisés qu'à partir de 2015.
Dans leur rapport, issu des analyses de l'exercice 2013-2017 de l'EPA Nice Ecovallée, les Sages de la rue Cambon ont notamment appelé l'aménageur et l'État à "mettre à jour les objectifs économiques et sociaux et clarifier le plan de financement". En réponse, le ministère de la Cohésion des territoires a indiqué que le PPA "lève toute ambiguïté entre l'aide financière apportée à l'EPA et les financements apportés à des tiers".