SOCIAL. Une vingtaine de propositions a déjà été émises par les maires de Marseille et de Saint-Denis pour lutter contre l'habitat indigne.
Elles connaissent bien le phénomène et tentent de l'enrayer. Les villes de Marseille et Saint-Denis sont confrontées à de graves problèmes d'habitat indigne. Pour contrer ce fléau, elles ont décidé de lancer un "réseau des villes contre l'habitat indigne". Il vise à "réunir petites et grandes villes afin de partager leurs expériences et les difficultés rencontrées dans la lutte contre l'habitat indigne à l'échelle locale", ont indiqué dans un communiqué commun les maires socialistes Mathieu Hanotin (Saint-Denis) et Benoît Payan (Marseille). Ces derniers affirment qu'ils rencontrent plusieurs "difficultés", comme "la complexité et la lenteur des procédures, les copropriétés dégradées, la division pavillonnaire, les difficultés d'intervention foncières et de lutte contre les marchands de sommeil".
Ainsi, "l'objectif consiste à porter des propositions d'évolution, notamment législatives, afin de mieux outiller les collectivités pour porter ce combat capital". Les édiles ont émis 20 idées, dont celle de créer un juge de l'expropriation "référent habitat indigne" au sein de chaque tribunal judiciaire et cour d'appel. On peut également imaginer d'élargir les dispositifs d'exonérations fiscales aux travaux de réhabilitation, de rendre le diagnostic structurel obligatoire incluant les équipements communs dans tous les quartiers de concentration d'habitat indigne ou encore de faciliter et de renforcer la saisie/confiscation des lots des copropriétaires indélicats au sein des copropriétés fragiles.
Le réseau serait complémentaire à la mission portant sur le fait de proposer des mesures contre l'habitat indigne, qui avait été confiée mi-mai 2023 aux maires de Saint-Denis et Mulhouse par le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein.
De nombreux logements dans l'Hexagone
En France, les pouvoirs publics estiment que l'habitat indigne concerne 410.000 logements. Ces derniers sont considérés comme tels lorsqu'ils sont non-destinés à être habités et qu'ils font peser un risque sur la santé ou la sécurité de leurs occupants. La cité phocéenne, grande ville la plus pauvre de l'Hexagone, compte quelque 40.000 taudis. Elle a, en outre, connu des drames successifs, dont celui de l'effondrement de deux immeubles vétustes dans la rue d'Aubagne en novembre 2018. Cet accident dans le quartier populaire de Noailles avait entraîné la mort de huit personnes. Plus au nord, à Saint-Denis, le taux de parc privé potentiellement indigne est, lui, estimé à 19%, soit 4.500 logements. C'est dans cette ville que se réunira le réseau en novembre prochain.
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