URBANISME. Dans une tribune collective, une vingtaine d'associations écrivent aux candidats à la mairie de Paris et crient "halte au Monopoly" urbain.

Dans un appel commun, à l'initiative de France Nature Environnement, une vingtaine d'associations alertent les candidats aux élections municipales contre la mainmise de "grands lobbys financiers, publicitaires, commerciaux ou de l'industrie du numérique" sur Paris.

 

"Halte au Monopoly destructeur de beauté et de qualité de vie, facteur d'inégalités sociales et environnementales !", scandent ainsi les signataires d'une tribune où l'on trouve pêle-mêle les associations Sites et Monuments, ATD Quart Monde Paris, pour les plus connues ou les organisations de riverains "les Amis de Bercy Charenton 12e", "Respiration Paris 15" ou "le 20e autrement". Estimant "nécessaire de changer de mode de développement" dans la capitale, les signataires énoncent une série de propositions dont ils aimeraient que les prétendants à l'Hôtel de Ville se saisissent.

 

Et d'appeler en premier lieu à une refonte du processus décisionnel sur les grands projets urbains, en intégrant davantage la consultation citoyenne. Alors que le projet de rénovation de la Gare du Nord ou de surélévation de la Tour Montparnasse commencent à cristalliser les oppositions, la tribune demande "un accès complet à l'information sur les projets, à l'avance" ou "la participation associative aux jurys de concours d'urbanisme et d'architecture".

 

Au-delà d'une réforme de la concertation publique et de la participation citoyenne aux débats municipaux, la prochaine mandature serait l'occasion d'un "moratoire sur les grands projets emblématiques" tels que la future ZAC de Bercy Charenton, la Tour Triangle qui relève de la loi olympique, ou la remise en cause de "la dérive de Réinventer Paris". Le souci écologique guide également les demandes des signataires, qui préconisent "une sanctuarisation de tous les jardins en pleine terre", l'application intégrale de zone à faible émission (ZFE) dans le Grand Paris, et un décloisonnement du périphérique pour "un nouveau plan de circulation" qui privilégie les mobilités douces.

 

Autre sujet qui animera la campagne municipale à Paris: le logement. Dans une ville de plus en plus inaccessible, où le prix moyen du m² a franchi la barre des 10.000 euros, les associations demandent à durcir l'encadrement des loyers actuellement expérimenté pour une durée de cinq ans. Mais aussi la dissociation foncier-bâti, déjà lancée par la mairie de Paris à travers son organisme de foncier solidaire (OFS) et la "sanctuarisation du parc social".

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