L'assaut combiné des hommes et des marées a progressivement ensablé les abords du Mont-Saint-Michel, entravant du même coup l'arrivée de l'océan. Pour y remédier, un vaste chantier a été lancé. Son objectif ? Redonner au site son caractère insulaire d'antan. Découvrez les grandes étapes des travaux en images.
La mise en service du nouveau barrage du Mont-Saint-Michel vient d'être lancée. Etape cruciale dans le désensablement du célèbre site, cet évènement intronisé par les collectivités normandes et bretonnes est aussi l'occasion de revenir sur l'histoire du rocher et de son abbaye, tout en visualisant déjà ce que sera le Mont à la fin du chantier prévue en 2015.
L'histoire du Mont-Saint-Michel
A l'origine, le Mont-Saint-Michel n'était qu'un simple rocher granitique situé à l'ouest de l'embouchure du fleuve du Couesnon ouvert sur la Manche. En 709, l'évêque d'Avranches décida d'y ériger une petite église en l'honneur de l'Archange saint Michel qui lui serait apparu. Deux siècles et demi plus tard, Richard Ier y envoya des moines bénédictins qui se chargèrent de la construction de l'église préromane. Au XIème siècle, c'est une église abbatiale romane qui pris place sur un ensemble de cryptes, suivie au XIIIème siècle de le la naissance de l'ensemble gothique de la Merveille : deux bâtiments de trois étages couronnés par le cloître et le réfectoire.
Les siècles suivants furent plus sombres. A partir du XIVème siècle, un ensemble de fortifications militaires fut bâti pour résister à la guerre de cent ans. A la même époque, le choeur roman de l'église abbatiale, qui s'était effondré, fût remplacé dans un style gothique. Devenue prison sous la Révolution et l'Empire, l'abbaye dû enfin subir d'importants travaux de restauration dès la fin du XIXème siècle.
Les travaux de désensablement
Jusqu'au la fin du XIXème siècle, le rocher était encore un îlot. Pour permettre aux marées de reprendre toute leur place autour du Mont, le Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel composé des collectivités normandes et bretonnes, et maître d'ouvrage du projet, a mis en place une série de grands travaux qui devraient s'achever d'ici à six ans.
A cet effet, un nouveau barrage vient d'être construit. Mis en service au début de mois de mai, il vise à générer des effluves suffisants pour déblayer les abords du Mont des sédiments qui s'y accumulent d'ici à huit ans. De leur côté, les parkings et une grande partie de la digue route qui font obstacle à la circulation des courants seront supprimés. Un pont-passerelle sur les grèves et un nouveau parc de stationnement paysager sur le continent seront réalisés Autant d'actions qui devraient rendre au chef d'œuvre du Patrimoine Mondial de l'Unesco qu'est le Mont-Saint-Michel, toute la beauté de son caractère maritime.
Vue du ciel avant
Jusqu'au début du XXème siècle, le rocher était encore un îlot. Pour permettre aux marées de reprendre toute leur place autour du Mont, le syndicat Mixte composé des collectivités normandes et bretonnes, et maître d'ouvrage du projet, a mis en place une série de grands travaux qui devraient s'achever d'ici à six ans.
Vue du ciel après
La baie indissociable du Mont-Saint-Michel et également classée à l'Unesco va être nettoyée de ses sédiments qui ont allongé la bande de terre de près d'un kilomètre en un siècle.
Barrage
Le nouveau barrage vient d'être mis en service début mai. A compter de cette date, il faudra seulement deux ans pour parvenir à déblayer naturellement la moitié des 3 millions de m3 de sédiments et 8 ans pour arriver à 80% de cet objectif.
Barrage
La construction de ce barrage doit générer des chasses suffisantes pour déblayer les abords du Mont des sédiments qui s'y accumulent. Ces effluves seront répartis dans deux chenaux séparés par un seuil de partage, dans lesquels le fleuve du Couesnon pourra largement circuler.
Barrage
Le barrage est intégré dans la continuité des berges et des digues. Huit vannes-secteurs permettent des opérations de remplissage et de chasse, chacune étant actionnée par deux vérins.
Parc de stationnement
L'action menée jusqu'en 2015 va permettre de libérer le Mont de l'emprise des herbus qui l'enserrent, de le débarrasser du stationnement qui le dépare et de l'alléger de la digue-route qui le cloue au continent et barre ses remparts.
Parc de stationnement
La démolition des parkings actuels permettra de restituer 15 hectares de grèves à la nature pour rendre au paysage toute sa dimension maritime.
Vue d'ensemble
Les différents aménagements sont conçus dans un souci d'esthétique et de transparence, ils visent à «se fondre» le plus harmonieusement possible dans le site, sans nuire à sa perception, ni à son accessibilité.
Passerelle
Débarrassé de la digue-route et des parkings sur les grèves, le rocher de l'Archange n'apparaîtra plus défiguré aux visiteurs. Ceux-ci, au terme d'un parcours d'approche progressif ouvrant la vue sur Tombelaine jusqu'à la petite Baie, découvriront un Mont uniquement ceint de grèves et de remparts.
Passerelle
Les visiteurs emprunteront, au départ, la digue-route remodelée, dont le dernier kilomètre aura été supprimé, pour s'achever en un pont-passerelle qui s'incurvera vers l'ouest et s'arrêtera à 120 mètres des remparts. Une cale descendant en pente douce mènera à un terre-plein surmonté d'un gué, qui leur permettra de passer les derniers mètres les séparant de la porte de l'Avancée.
Passerelle de nuit
Promontoire sur les eaux tourné vers le Mont, le balcon maritime fournira un point idéal de contemplation du Mont et de la Baie, y compris de nuit.
Vue du ciel
Les travaux qui devraient durer une dizaine d'années s'élèveront à 164 millions d'euros pour la partie publique et 40 millions d'euros pour la partie privée.
Le Mont
Sur le continent, le nouveau parking qui accueille voitures et autocars saura se faire oublier au profit du paysage pour le plus grand plaisir des trois millions de visiteurs annuels.
Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel
Barrage
BRL ingénierie / Luc Weizmann, architecte
SPRETEC / ANTEA / Bertrand Lanctuit, paysagiste
Feichtinger Architectes, Dietmar Feichtinger
BET Schlaich, Bergermann & Partner, Stuttgart
Cabinet HYL, paysagistes et urbanistes
Bruno Mader architecte
Bureau d'études SOGETI / COSIL, éclairage
164 millions d'euros pour la partie publique et 40 millions d'euros pour la partie privée.
Imagence-MG Design / D. Fondimare / Espace diffusion
Syndicat Mixte Baie du Mont-Saint-Michel / D. Bellenger