MOBILITÉ. Une étude menée par la Ville de Paris met en évidence le rejet des mesures envisagées pour transformer le périphérique en boulevard plus apaisé.

Réduire la vitesse à 50km/h, supprimer des voies, en réserver aux véhicules propres… C'est non pour les usagers du périphérique parisien. En 2019, une mission d'information et d'évaluation du Conseil de Paris avait émis 40 propositions pour transformer cette autoroute urbaine en boulevard plus apaisé. Mais une étude, menée par la Ville de Paris, montre que les principaux concernés, les usagers, sont majoritairement hostiles à ces éventuelles modifications.

 

L'étude a été réalisée entre le 21 septembre et le 26 octobre 2020. Les numéros de 4.000 usagers ont été relevés à 16 portes pour la mettre en œuvre. Les personnes en transit ont été exclues de l'étude, mais 52% des sondés utilisent l'infrastructure pour des raisons professionnelles, et 18% sont des livreurs.

 

Une place centrale pour les utilisateurs

 

Les auteurs de l'étude, datée du 29 janvier 2021, soulignent que le périphérique est perçu comme "la ligne la plus directe et surtout la plus maîtrisée" pour faire le tour de la capitale. La mise en œuvre de modifications nécessiterait par ailleurs "des mesures d'accompagnement fortes". Car "de manière générale, la place centrale qu'occupe aujourd'hui le boulevard périphérique dans le quotidien de ses actuels usagers le rend très sensible à toute mesure visant à modifier sa configuration".

 

Faisant l'objet d'un "rejet immédiat et brutal", l'abaissement de la vitesse à 50km/h ne parvient vraiment pas à convaincre. Les personnes interrogées croient en effet peu aux avantages attendus en termes de baisse de la pollution atmosphérique, de réduction du bruit et de nombre d'accidents.

 

Des voies réservées oui, mais…

 

Concernant les voies réservées, la perspective de les dédier aux véhicules propres fait aussi l'objet d'un "rejet très majoritaire". Cette mesure est perçue comme discriminatoire sur le plan social, et ne paraît pas répondre aux contraintes des professionnels, artisans ou livreurs.

 

A l'inverse, la création d'une voie pour les bus, les véhicules de secours, et éventuellement le covoiturage, passerait mieux aux yeux des usagers. En revanche, pas question de réduire le nombre de voies pour récupérer de l'espace, quel que soit l'usage qui y soit associé.

 

Un exercice délicat pour parvenir à des changements

 

Infrastructure essentielle pour ses usagers, "cette donne est aussi, dans un certain sens, synonyme d'opportunité", estiment les auteurs de l'étude. En effet, "elle lui confère un rôle de levier potentiellement très puissant pour inciter à des changements", poursuivent-ils.

 

"Pour les pouvoirs publics, l'exercice délicat consistera donc à se saisir de cette importante opportunité tout en visant, par des mesures d'accompagnement fortes, à en réduire les éventuels effets négatifs pour le quotidien des usagers", concluent-ils.

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