CONJONCTURE. Une année 2020 compliquée et une année 2021 sans doute un peu plus performante, c'est ce qui ressort des perspectives de l'Union nationale des industries de carrières et de matériaux de construction (Unicem). Qui ne se gêne pas pour fustiger une nouvelle fois la Réglementation environnementale 2020 et la place prépondérante accordée au bois.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que 2020 n'aura pas été une année faste pour les matériaux de construction. À l'instar de la quasi-totalité des secteurs d'activité de l'économie française, les 2.500 entreprises adhérentes de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) et leurs 33.600 salariés ont pris de plein fouet la crise du Covid-19, qui a bien sûr également ébranlé le bâtiment et les travaux publics, les deux principaux débouchés de leurs sites de production. La fédération, dont le chiffre d'affaires 2018 s'élevait à 9,2 milliards d'euros (45,9% pour le béton prêt à l'emploi - BPE - et 40,5% pour les granulats), voit en effet 82% de sa production de granulats partir pour les ouvrages de génie civil et la VRD, et 68% de sa production de BPE être livrés aux chantiers de bâtiments. Et, parmi les sujets du moment, "l'impact des décisions politiques sur le potentiel de rebond de la filière minérale" engendré par la Réglementation environnementale 2020 a été encore largement abordé pendant le point conjoncturel de ce 3 décembre 2020.
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Cette dernière fait décidément couler beaucoup d'encre depuis la présentation de ses derniers arbitrages par le Gouvernement à la fin novembre. Et les débats ne semblent pas sur le point de se calmer : "Les perspectives ne sont pas encourageantes du tout pour nos industriels", alerte Nicolas Vuillier, président de l'Unicem. "Et il y a d'autres sources d'inquiétudes, avec les annonces brutales sur la RE2020 qui déstabilisent et remettent en cause notre filière." Mais c'est le président du Syndicat national du béton prêt à l'emploi (SNBPE), Jean-Marc Golberg, qui enfonce le clou en fustigeant la place prépondérante accordée au bois dans le texte et en s'interrogeant sur les capacités réelles de production de la filière bois : "Un matériau comme le bois permet certes de stocker du carbone au cours de sa vie mais n'est pas toujours recyclable à la fin de sa vie, et il risque alors de relâcher le carbone emmagasiné."
Et de dénoncer les grands principes de la RE2020 arrêtés par l'exécutif : "La méthode de l'ACV (Analyse du cycle de vie) dynamique s'affranchit de la rigueur scientifique nécessaire ; cela s'apparente à une opération de 'green-washing' et est contraire au principe-même du développement durable, ce qui pose aussi un problème éthique par rapport aux générations futures. Pour nous, la RE2020 introduit également une distorsion de concurrence et rend inutile toute réflexion sur notre manière de construire, alors que nos industriels ont investi pour atteindre la neutralité carbone." En conclusion, le dirigeant estime que la fin ne peut justifier les moyens : "Nous partageons bien sûr l'objectif à atteindre mais ne sommes pas du tout d'accord sur le chemin, contre-productif, pour y parvenir."
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