LOGISTIQUE. La société gestionnaire du marché de Rungis, au nord de Paris, aimerait voir les locaux s'étendre. Plusieurs constructions sont en discussion.

Le célèbre marché de gros de Rungis, au nord de Paris, pourrait s'agrandir. À l'étroit dans les murs qu'il occupe depuis plus de 50 ans, le marché pourrait bientôt voir la construction de plateformes logistiques adossées à des activités de production agricole et de transformation, selon un rapport remis ce lundi 7 février au Premier ministre. "Le marché a fortement besoin de surfaces supplémentaires d'entrepôts alimentaires frais", révèle le rapport. Le projet, intitulé "Agoralim", devrait créer "4.000 à 5.000 emplois directs non-délocalisables" et couvrir les besoins "de la terre à l'assiette". Il prendrait pour épicentre le triangle de Gonesse une enclave verte de 700 hectares dans l'est du Val-d'Oise, entre les aéroports de Roissy et du Bourget. 280 hectares sont potentiellement urbanisables.

 

 

C'est à cet endroit qu'un mégacomplexe de commerces et de loisirs Europacity, finalement enterré fin 2019 par Emmanuel Macron, devait être bâti. Le devenir du site suscite de nombreux débats. En effet, des défendeurs de l'environnement s'opposent à la création d'une gare de métro du Grand Paris express et d'une zone d'activités. À la place d'Europacity, la société gestionnaire du marché de Rungis, la Semmaris, propose de "sanctuariser" la centaine d'hectares de terres agricoles dans le sud du triangle et de permettre la création d'une plaine céréalière, où des projets de maraîchage, d'horticulture et d'élevage "selon les principes de l'agroécologie", adaptés aux besoins locaux, se côtoieraient. La société imagine également la construction d'une légumerie et des "équipements de formation, d'innovation et de sensibilisation au bien-manger".

 

Des millions d'euros nécessaires

 

 

La Semmaris a repéré trois sites autour de Gonesse qui pourraient convenir pour abriter des activités de distribution et de transformation de produits frais : Goussainville, Roissy-en-France et Bonneuil-en-France. Elle a affirmé à l'AFP ne pas souhaiter artificialiser de nouvelles terres. "On intervient sur des terrains qui sont déjà classés comme constructibles. La plupart du temps ce sont des friches ou des endroits où il y a eu des projets qui ont été abandonnés", a ajouté le président de la Semmaris, Stéphane Layani. "Si les conditions sont réunies par les pouvoirs publics, on pourra commencer à construire des choses dès 2025. Dès 2027, on aura engagé la majeure partie des travaux." La Semmaris dit être prête à débourser 700 millions d'euros pour "l'acquisition du foncier, la construction et l'aménagement des activités de transformation et de distribution". Mais pour que le projet puisse voir le jour, il faudrait que des acteurs publics et privés soient prêts à investir 700 millions d'euros supplémentaires.

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