INNOVATION. La crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus a évidemment perturbé pour partie le fonctionnement de l'incubateur de start-up du groupe Vinci, Leonard. Mais les jeunes pousses accompagnées dans le cadre des deux programmes de prospective et d'innovation ont continué à faire parler d'elles pendant cette période particulière.
Le coronavirus n'aura pas réussi à stopper les idées novatrices. Même si, comme dans tant d'autres secteurs d'activité, la crise économique engendrée par le confinement sanitaire du printemps 2020 a évidemment perturbé son fonctionnement, l'incubateur de start-up du groupe Vinci, Leonard, a continué à accompagner les jeunes pousses spécialisées dans la construction, la mobilité, l'immobilier et l'énergie. Déjà présentées à l'automne puis à l'hiver 2019, lors de leur intégration dans les deux programmes d'innovation et de prospective, baptisés Seed et Catalyst, la vingtaine de start-up en question a eu une nouvelle occasion de faire parler d'elle lors d'un "Demo day" organisé le 4 juin dernier. L'évènement, forcément dématérialisé au vu du contexte sanitaire, a permis à toutes ces petites entreprises de rappeler leurs projets et de dévoiler leurs dernières avancées.
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On le sait, le secteur de la construction était déjà bien représenté chez Leonard, avec déjà les sept start-up du programme d'accélération Seed. En juin, quatre d'entre elles ont été amenées à échanger avec des investisseurs étrangers pour tenter de consolider leur développement : "Build2B", qui se présente comme la première plateforme par et pour les indépendants du bâtiment et des travaux publics ; "Soliquid", qui planche sur un procédé d'impression 3D à grande échelle et hors-site ; "Inergreen", qui travaille sur une solution de construction modulaire conciliant adaptabilité et durabilité, baptisée Cubeen ; et "Waste marketplace", plateforme numérique de gestion des déchets issus du BTP.
Le programme Catalyst, consacré pour sa part aux entreprises déjà confortées dans leur positionnement, compte une dizaine de sociétés, dont sept ont été sous les feux de la rampe lors des présentations organisées au début de l'été. L'occasion de détailler les "cas d'usages" rencontrés pendant leur "parcours d'accélération" : ce fut le cas de "Smartvid", spécialisée dans la prévention des risques d'accidents sur chantiers grâce à l'intelligence artificielle ; "Hiboo", application destinée à optimiser le pilotage des opérations sur le terrain a aussi fait parler d'elle, tout comme "Holobuilder", qui élabore des techniques de "capture de réalité" pour mieux gérer les projets et analyser les marges de progrès. Se sont également présentées la plate-forme de "suivi biométrique" chargée de prévenir les troubles liés à la chaleur et aux efforts excessifs, "Kenzen", et l'entreprise "Converge", qui travaille sur son produit "Concrete DNA", "un outil digital de suivi de la cure du béton". Enfin, les entreprises "Spacemaker" et "Vizcab" ont détaillé leurs projets, respectivement une aide à la programmation et à la conception, et une solution d'analyse de cycle de vie automatisé consacrée à l'énergie et au carbone.
Des investisseurs de France et du reste du monde
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Chacune de ces jeunes pousses a disposé de quelques minutes pour expliquer ses innovations ainsi que son modèle économique, face à un jury composé de sept investisseurs français et étrangers - un gage, selon l'incubateur, de la qualité et du rayonnement des projets portés. D'après les organisateurs, plus de 300 personnes se sont connectées aux conférences en ligne pour suivre ces présentations centrées sur la ville du futur. "Nous avons réussi à continuer à prospecter et à innover dans un environnement contraint", affirme Julien Villalongue, directeur général de Leonard. "Malgré le confinement et le recours massif à la dématérialisation même après le déconfinement, nos équipes ont pu poursuivre leur accompagnement des start-up en échangeant à distance. Tout le monde a répondu présent dans cette période si particulière et les projets ont continué à être portés."
Cinq acteurs du BTP ont en outre lancé un concours ouvert aux entrepreneurs et aux jeunes pousses du secteur : baptisé "2020 Construction start-up competition", l'évènement a recueilli les projets des candidats du 10 mai au 26 juillet derniers. Porté par Cemex Ventures (branche du cimentier spécialisée dans le capital-risque), Ferrovial, Hilti, Leonard et Nova (groupe Saint-Gobain), ce concours a connu un succès croissant lors de ses précédentes éditions. Les projets sélectionnés sont en fait évalués sur la base de "cinq grands domaines de croissance du secteur", à savoir la ville et les bâtiments intelligents, l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement, les méthodes et matériaux de construction innovants, l'optimisation de la productivité, de l'efficacité et de la qualité dans la gestion quotidienne des projets. Les lauréats auront ensuite l'occasion de participer à de nouveaux évènements, comme des ateliers de travail ou des investissements, et seront notamment invités à Chicago les 2 et 3 décembre prochains pour présenter leurs solutions à des spécialistes de la construction et de l'innovation.