GRAND PROJET. Le 35e sommet franco-italien s'est tenu à Naples, le 27 février. Parmi les sujets de discussion du président de la République Emmanuel Macron et du Premier ministre italien Giuseppe Conte, le financement du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin et de ses voies d'accès a été abordé.
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a accueilli le président de la République Emmanuel Macron le 27 février, à Naples, pour un 35e sommet bilatéral. Après plusieurs mois de relations tendues entre les deux pays, le contexte s'est apaisé depuis la nomination d'un nouveau gouvernement en septembre, auquel ne participe plus la Ligue de l'ex-ministre de l'Intérieur Matteo Salvini.
Parmi les dossiers qui ont occupé les discussions, le financement du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin et de ses voies d'accès a été abordé. Les deux Etats ont d'abord tenu à confirmer "leur intérêt stratégique pour le développement de la mobilité des passagers et des marchandises dans le respect de l'environnement, avec une attention particulière aux nouvelles infrastructures transalpines, essentielles pour le report modal".
Une participation jusqu'à 55%
Dans cette optique, ils ont noté l'importance du rôle que doit jouer la section transfrontalière de la ligne Lyon-Turin, constitué par le tunnel bitube de 57,5km en cours de construction entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse. Pour le moment, ce chantier estimé à 8,3Mds€ est financé à 25% par la France, 35% par l'Italie et 40% par l'Europe.
Cependant, l'Union européenne a plusieurs fois exprimé la possibilité d'augmenter sa participation, notamment lorsque l'Italie, en 2018 et 2019, menaçait de suspendre le projet. Dans leur déclaration commune, les deux États ont ainsi officiellement souhaité cette hausse de la participation de l'UE, qui pourrait monter jusqu'à 55% "à des conditions précises et appliquées à des activités spécifiques". Cette décision pourrait être prise au moment de "l'adoption du nouveau Règlement pour la période de programmation 2021-2027".
Engagement des démarches pour cofinancer les voies d'accès
L'Europe a également eu l'occasion de dire qu'elle pourrait participer au financement des voies d'accès au tunnel. La coordinatrice européenne Iveta Radicova l'avait notamment affirmé en juin 2019, devant les membres du Comité pour la Transalpine, réunissant des acteurs favorables au projet du Lyon-Turin : l'UE serait prête à cofinancer jusqu'à 50% de ces voies d'accès.
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La France et l'Italie ne s'étaient pas encore exprimé clairement à ce sujet. Le sommet bilatéral du 27 février en a été l'occasion. Ainsi s'engagent-ils à entamer les démarches pour définir "la demande et les conditions de financement européen des voies d'accès au tunnel de base, ainsi que le soutien à l'autoroute ferroviaire alpine".
Ces déclarations ont été accueillies positivement par les soutiens au projet, en particulier par le Comité pour la Transalpine, car elles permettent de rendre un peu plus concrète la programmation des voies d'accès. Car comme le signale Jacques Gounon, président de l'association : "si le tunnel transfrontalier livrable en 2030 est bien la clé de voûte de la future liaison Lyon-Turin, ce n'est qu'avec des connexions performantes au réseau transeuropéen de transport que l'ouvrage permettra un report modal massif dans les Alpes".