Le président précise : "Notre déploiement va se faire en quatre phases. Nous sommes dans la première où nous nous adressons à certains segments de marché, dans certaines zones. Cette phase durera jusqu'à la fin de 2017. Puis, en 2018, une nouvelle version encore plus petite, entrera en production de masse, avec plusieurs centaines de milliers d'équipements à la clef. A l'horizon de 2019-2020, la technologie commencera à être directement intégrée dans les ordinateurs et les smartphones, ce qui permettra une ouverture vers le marché des particuliers. Enfin, au-delà de 2020, le LiFi deviendra un support de l'Internet des objets. Cisco estime qu'à cette période, il y aura environ 50 milliards d'objets connectés avec une quantité exponentielle de données à échanger. Les autres réseaux, 4G, 5G et WiFi seront saturés". La solution de Lucibel se pose donc en connexion complémentaire, fixe et sécurisée, aux autres technologies connues, qui utilisent des rayonnements électromagnétiques. Selon ses dirigeants, l'entreprise française, qui produit ses luminaires et clefs LiFi près de Rouen, en Normandie, disposerait de 24 mois d'avance sur toute la concurrence mondiale. En tout, une quinzaine d'acteurs plancheraient sur la transmission d'information par la lumière, et participent à l'élaboration d'un standard mondial, dérivé du protocole WiFi (802.11.X).
Une centaine de systèmes (luminaire+clef LiFi) ont déjà été vendus à une douzaine de clients et plusieurs centaines d'autres sont en pré-commande. Parmi les premiers à se lancer dans la connexion par la lumière, figure le promoteur Nexity. Loïc Daniel, directeur général adjoint du pôle Tertiaire, explique : "Il nous faut réfléchir à la ville de demain ; les bâtiments seront flexibles en termes d'usage, et connectés. Nous sommes donc au cœur du numérique et c'est pourquoi nous menons une veille technologique qui nous a mené vers Lucibel. Le travail collaboratif d'aujourd'hui se fait en échangeant des informations à l'intérieur et à l'extérieur de la société, ce qui nécessite de la sécurité, qui est insuffisante avec le WiFi. Le LiFi apporte une connectivité garantie à un débit certain". L'option est d'ores et déjà proposée aux clients du promoteur, qui note "une appétence pour cette technologie". Hors des salles de réunion et de direction, Nexity envisage de déployer, dans le futur, des luminaires Internet dans des logements. "On aura ainsi des hotspots sans ondes électromagnétiques", prévoit Loïc Daniel.
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Un prix élevé qui baissera rapidement
Reste un écueil, celui du prix : le système communicant "luminaire + clef" est commercialisé à 2.300 €, ce qui, comparé au coût d'un éclairage LED classique plus un réseau WiFi, est encore très élevé. "Nous sommes encore deux à trois fois plus chers. Mais, en 2018, les coûts seront divisés par 4 ou 5, grâce à la production de masse. Et nous développerons toute une gamme de luminaires qui ne seront pas nécessairement encastrés et pourront être sur pied", relate Edouard Lebrun. Du côté des consommations, le système est presque aussi sobre en électricité qu'un éclairage à diodes standard, avec une surconsommation contenue à +5-10 %. "Il est possible de faire fonctionner le LiFi à la lumière du jour, sans souci, et on peut diminuer l'intensité lumineuse des LEDs jusqu'à seulement 30 % de leur puissance nominale. La seule limite est d'obtenir 50 lux sur le photorécepteur relié en USB à l'ordinateur", confie le spécialiste. La technologie devrait donc trouver sa place sur le marché mondial, au moment où elle sera embarquée directement dans les ordinateurs et téléphones, et quand ces "devices" pourront basculer d'un type de connexion à l'autre (5G/WiFi/LiFi), suivant la localisation de l'utilisateur (dans un bâtiment, à l'extérieur, en mouvement ou non) et suivant le débit et la confidentialité souhaités. Lucibel a, sans l'ombre d'un doute, un avenir lumineux.