LOCATION. Le parc locatif parisien ne cesse de diminuer ces dernières années. Les élus de la ville, dont l'adjoint à la mairie de Paris en charge du logement Jacques Baudrier, appellent l'État à agir rapidement.

Une rentrée "dramatique". C'est ce qui attend les étudiants parisiens en quête d'appartement d'après Jacques Baudrier, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement. Ce dernier alerte en effet sur la situation du parc locatif de la capitale, qui compte chaque année de moins en moins de biens disponibles.

 

-74% de logements à louer en 3 ans

 

Le parc de logements locatifs parisien suit une trajectoire de régression depuis plusieurs années. "Il y a en 2024 deux fois moins d'annonces de logements privés à louer qu'en 2019 et ce nombre ne cesse de baisser", affirme ainsi Jacques Baudrier sur son compte X, le 3 juin 2024. Selon lui, il ne reste plus que 350.000 logements locatifs privés dans la ville, soit une baisse de 8.000 par an sur ces 10 dernières années. Une situation "dramatique pour les étudiants et les jeunes actifs qui sont très nombreux à avoir du mal à se loger", alerte l'élu.

 

La plateforme SeLoger a également relevé la forte baisse des logements disponibles à la location. En janvier 2024, elle constatait que "le stock d'annonces d'appartements à louer a ainsi chuté de 74% en 3 ans à Paris".

 

Un contexte réglementaire et culturel défavorable à la location

 

Afin d'expliquer cette situation, SeLoger pointe l'impact de l'interdiction de louer des passoires thermiques, qui composent 35% du parc parisien. Or, "peu de propriétaires ont engagé des travaux pour améliorer l'étiquette énergétique de leurs logements", affirme la plateforme. Elle insiste également sur le rôle des Jeux Olympiques dans cette situation, qu'elle qualifie de "délétère pour le marché locatif parisien". En effet, d'après SeLoger, les jeux poussent les propriétaires à retirer leurs biens de la location longue durée au profit du saisonnier.

 

 

Taxer les logements vacants pour libérer des places

 

Pour Jacques Baudrier, cela ne fait aucun doute : la concentration de la propriété porte fortement atteinte au nombre d'habitations disponibles à la location. Ainsi, plus les résidences secondaires et les logements vacants augmentent, plus le parc locatif privé diminue. Il préconise donc la multiplication par 3 des taxes sur ce type d'habitations, qui "sont actuellement à un niveau beaucoup trop faible". Cela permettrait selon lui de libérer 100.000 logements.

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