Alors que le sommet franco-italien du 3 décembre à Lyon approche à grand pas, les défenseurs du projet de liaison ferroviaire fret et TGV entre Lyon et Turin n'entendent pas laisser passer l'occasion pour faire valoir leurs arguments. Ainsi, le président de la région Rhône-Alpes a été reçu à l'Elysée en présence du président de la République italienne. Détails.
Mercredi 21 novembre à l'occasion de la visite du président de la République italienne, Giorgio Napolitano à l'Elysée, Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes a défendu le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. Cette invitation est intervenue la veille de la réunion extraordinaire du Conseil Européen qui s'est tenue à Bruxelles les 22 et 23 novembre, durant laquelle les chefs d'Etats et de gouvernements ont débattu du budget de l'Union européenne pour la période 2014-2020.
A ce titre, Jean-Jacques Queyranne a porté l'appel signé le 7 novembre dernier au Palais du Luxembourg par 25 parlementaires, dont de nombreux représentants de la région Rhône-Alpes.*
Dans cet appel, les parlementaires signataires demandent globalement aux chefs d'Etats français et italiens des avancées concrètes à l'occasion du sommet franco-italien de Lyon le 3 décembre prochain, afin d'engager définitivement le chantier de réalisation de la LGV Lyon-Turin, et ce dès 2013.
Donner un signal fort à la réalisation du tunnel
"À quelques jours de la tenue à du Sommet bilatéral France - Italie, le moment est venu pour la France et pour l'Europe de mettre le Lyon-Turin véritablement sur les rails en donnant un signal fort à la réalisation du tunnel de base transfrontalier", a déclaré Jean-Jack Queyranne dans un communiqué.
Les élus demandent à la France et l'Italie de prendre la décision d'utiliser "au maximum le financement européen déjà disponible", pour poursuivre les premiers travaux et fixer le "calendrier des travaux principaux". Ils réclament aussi de "procéder dès que possible à la ratification et à la mise en œuvre de l'accord" bilatéral signé le 30 janvier dernier, permettant le lancement des travaux définitifs de cette ligne à grande vitesse.
Pour rappel, cet accord fixe les modalités de réalisation du nouveau tunnel prévu sous le Mont-Cenis, long de 57 kilomètres reliant les gares de Saint-Jean-de-Maurienne en France et Suse en Italie. Il devrait coûter à la France 2,1 milliards d'euros sur 10 ans, selon le comité (La Transalpine) de promotion de la liaison ferroviaire, réunissant collectivités, entreprises et associations et installé à Lyon.
Par ailleurs, le projet de LGV Lyon-Turin se heurte à de nombreuses oppositions, notamment des riverains du tracé des deux côtés des Alpes. Récemment, la Cour des Comptes a émis un avis peu favorable à cette percée, estimant qu'elle était très coûteuse et rappelant que la rénovation des lignes déjà existantes ne devait pas être définitivement écartée.
*Pour rappel: des élus locaux, principalement des parlementaires concernés par le projet : Michel Destot, maire de Grenoble, Bernadette Laclais, maire de Chambéry, Maurice Vincent, maire de Saint-Étienne, Gérard Collomb, maire de Lyon.