Les groupes cimentiers Holcim (Suisse) et Cemex (Mexique) se sont entendus pour se répartir leurs activités européennes, notamment en Allemagne, République tchèque et Espagne, afin de faire face à la nouvelle réalité économique du Vieux continent. Une transaction gagnant-gagnant entre deux concurrents de Lafarge.
Holcim et Cemex s'échangent des activités européennes. Les deux groupes cimentiers se sont en effet entendus pour se répartir divers marchés : ainsi le groupe suisse va reprendre les activités de son concurrent dans l'ouest de l'Allemagne (Rhénanie du Nord-Westphalie). La transaction comprend, entre autres, une unité de production de ciment, deux installations de broyage (capacité totale de 2,5 Mt), un granulateur et près de 80 usines de béton prêt à l'emploi. En échange, Cemex reprendra l'entité Holcim Česko en République tchèque. Cette dernière dispose d'une unité de production de ciment (1,1 Mt) et de 17 usines de béton. Holcim conservera en revanche ses activités en Slovaquie.
Collaboration en Espagne
En Espagne, les deux groupes combineront leurs activités dans le ciment, le béton et les granulats. La nouvelle entité, détenue à 75 % par Cemex et 25 % par Holcim, devrait leur permettre de dégager des synergies. Holcim, qui restera actionnaire de cette joint-venture pendant 5 années au minimum, s'est engagé à verser 70 M€ en numéraires à son concurrent mexicain dans le cadre de tous ces échanges d'actifs européens. "Cette transaction va renforcer de manière significative notre présence en Allemagne tout en nous donnant en même temps la flexibilité nécessaire en Espagne", déclare Bernard Fontana, le p-dg d'Holcim, dans un communiqué. Le groupe suisse entend dégager un excédent brut d'exploitation de 20 M€ à l'issue de ces opérations, qui devraient être bouclées au cours du dernier trimestre de l'année, après l'obtention de l'accord des autorités de la concurrence. De son côté, Cemex espère également dégager un surplus d'excédent brut d'exploitation, de l'ordre de 15 à 22,5 M€ dès l'an prochain, grâce aux synergies libérées.
Ces grandes manœuvres devraient finalement permettre aux deux groupes d'optimiser leurs portefeuilles d'activités en Europe, où d'importantes surcapacités existent, suite au tassement de l'activité engendré par la crise économique. Holcim a engagé son processus de réorganisation en 2012 afin de réduire les coûts en réduisant sa voilure, initiant le mouvement par une fermeture de cimenterie en Espagne.
