Historiquement implanté dans le nord et l'est de la France depuis près de 100 ans, le cimentier Holcim vient d'annoncer son renforcement dans l'ouest, sur la façade atlantique, une zone à fort potentiel. Cette nouvelle stratégie de développement se traduit aussi par l'ouverture de six nouveaux sites de production notamment sur Paris. Précisions.
Alors que le groupe Holcim avait décidé, le 29 janvier dernier, de reconfigurer son dispositif industriel sur sa cimenterie historique de Dannes dans le Pas-de-Calais, pour faire face à une surcapacité de production de clinker, la direction helvétique vient de présenter cette fois-ci sa nouvelle stratégie nationale de développement.
Objectif du cimentier européen, qui enregistre 17,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012 : s'adapter notamment aux évolutions du marché français en orientant sa stratégie sur deux axes. Le premier concerne un redimensionnement de ses activités dans l'est du territoire concentré jusqu'à aujourd'hui sur la forte activité de la zone franco-luxembourgeoise; le second axe repose, lui, sur un renforcement à l'ouest. Cette nouvelle politique industrielle se traduit par l'ouverture de six nouveaux sites de production, ce qui représente ainsi un investissement de près de 100 millions d'euros sur les trois dernières années, ajoute Holcim dans un communiqué.
Un futur centre de broyage de clinker controversé à La Rochelle
Concernant son renforcement à l'est du territoire, le groupe a rappelé l'ouverture, en avril dernier, d'une unité de production de béton prêt à l'emploi à Schifflange, au Luxembourg. Son objectif industriel est de 150.000 m3 de béton par an, a-t-il précisé.
En parallèle, le cimentier suisse accentue son développement dans la région Grand-Ouest initié depuis 2010. Pour rappel : il a réalisé l'acquisition des Ciments de l'Atlantique, sur le terminal d'importation de ciment de Montoir-de-Bretagne, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). La nouveauté ? Holcim mettra en service à la fin de l'année un nouveau centre de broyage de clinker, situé au port de commerce de la Pallice, à La Rochelle, face à l'île de Ré. L'objectif de production de ce site controversé est estimé à 580.000 tonnes par an de ciment à destination de la région Grand-Ouest. Pour rappel, en mai 2012, l'association de riverains baptisée Mat-Ré avait voté à l'unanimité le dépôt d'un recours contentieux contre l'autorisation d'exploitation accordée par la préfecture de la Charente-Maritime à la cimenterie Holcim. L'association y dénonçait notamment un manque d'information et de graves "risques environnementaux".
Poursuivant également sa volonté de développement et sa politique d'investissements en France, Holcim se renforce aussi en Ile-de-France, région qui compte déjà 15 sites : "Une nouvelle unité de production de béton prêt à l'emploi, en cours de livraison dans le nouvel éco-quartier des Batignolles, à Paris, sera inaugurée en septembre prochain", nous précise le groupe Holcim. Le site observera donc une période de test, début juillet, pour pouvoir rapidement produire "100.000 m3 annuels dans Paris intra-muros".
Ouverture en 2014 d'un site dans l'Aube pour approvisionner le Grand Paris
Par ailleurs, une plate-forme multimodale, reliée à la carrière de Bayel, dans l'Aube, est également en cours de construction à Vernou. Elle aura pour vocation, d'ici à 2014, d'approvisionner le marché francilien en granulats par des moyens de transport alternatifs (voies fluviales ou ferroviaires) en vue de participer à l'approvisionnement du projet du Grand Paris. Chaque année, près d'un million de tonnes de matériaux transitera ainsi désormais par ces voies plutôt que par la route.