Ce lundi 9 mars, artisans et commerçants vont défiler du Sénat à l'Assemblée nationale afin de dénoncer les dysfonctionnements du système du régime social des indépendants (RSI). Quels sont les principaux griefs ? Le point avec Pascal Geay, président fondateur de l'association "Sauvons nos entreprises".

"Il faut arrêter le massacre !", Pascal Geay, président fondateur de l'association "Sauvons nos entreprises" n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer les dysfonctionnements du régime social des indépendants.

 

Un système pointé du doigt par de nombreux artisans et commerçants qui devraient être dans la rue ce lundi 9 mars (initialement prévu en janvier) afin de protester contre ce système de cotisation sociale mis en place en 2006. Parmi les principaux reproches, figurent l'excès des charges prélevés et l'incompréhension totale du mode de calcul : "Nous payons à fond perdu", lance Pascal Geay. "Le mode de calcul est flou et opaque. Les montants dus ne sont pas clairs. Sans parler des jours de carence en cas de maladie et la retraite de misère auquel on a droit. On paie des cotisations, mais on en voit jamais la couleur", s'indigne le président de l'association "Sauvons nos entreprises". Des problèmes, qui selon lui, seraient liés au partage des rôles et responsabilités entre les Urssaf et le RSI. C'est donc une réforme en profondeur que réclament l'association et la vingtaine d'autres qui manifesteront lundi. Pour améliorer la situation, elles demandent l'arrêt immédiat des cotisations provisionnelles et du mode de calcul des cotisations à N-2, voire N-1 prévu pour janvier 2015. Elles préconisent un mode de calcul basé sur le trimestre, et ce même en début d'activité.

Demande d'un moratoire

"Nous demandons un moratoire afin de lancer une enquête pour comprendre pourquoi certaines indemnités journalières sont non versées, cartes vitales non délivrées, retraites non payées, envoi massif d'huissiers à tort, etc.", souligne Pascal Geay. Outre les dysfonctionnements, les taux de cotisation sont également dans le viseur. Les indépendants demande une baisse des cotisations sociales autour de 30 % (aujourd'hui, les travailleurs indépendants sont taxés a 47 %) notamment "en réalisant des économies massives sur la gestion des caisses RSI", note l'association.

 

Il faut souligner que l'ensemble de ces problèmes a été largement
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Rsi © Sauvons nos entreprises
relayé ces derniers temps au point que certains politiques se sont emparés du sujet comme le député de l'Eure Bruno Le Maire (UMP) qui demande l'ouverture d'une mission d'information.

 

Devant cette grogne, le régime social des indépendants a lancé une opération séduction fin février. Mais rien y fait. Les associations espèrent bien mobiliser de nombreux professionnels en ce début de semaine puisqu'ils attendent entre 20 et 50.000 personnes : environ 50 % d'artisans et 50 % de commerçants et libéraux. "Si rien ne se passe d'ici à un mois, nous bloquerons les caisses RSI", conclut Pascal Geay.

 

A noter que Batiactu a lancé une enquête auprès de ses lecteurs pour recueillir leurs impressions sur le RSI dont les résultats seront dévoilés très prochainement.

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