DIAPORAMA. Le nouveau stade Jean Bouin est inauguré ce vendredi 30 août dans le 16e arrondissement parisien par la rencontre de rugby Stade Français-Biarritz. Conçue par Rudy Ricciotti, l'enceinte sportive de 20.000 places est typique du travail de l'architecte : elle fait appel à une résille de béton fibré ultra hautes performances.
Le monde du rugby a un nouveau temple : le stade Jean Bouin est inauguré ce 30 août par son équipe résidente, le Stade Français Paris, qui y affronte Biarritz. Imaginé par Rudy Ricciotti, l'édifice repose sur une charpente métallique habillée d'une enveloppe alvéolaire à double courbure, les ondulations évoquant une "ola" au-dessus des gradins. L'ensemble est habillé d'une résille d'éléments en béton fibré ultra-hautes performances (BFUHP), caractéristique du style de l'architecte puisqu'on la retrouve au MuCEM de Marseille. Dans les deux cas, le cabinet d'architecture et le bureau d'études Lamoureux & Ricciotti Ingénierie ont travaillé avec l'entreprise Bonna Sabla, fabricant des éléments préfabriqués plans en béton Ductal de Lafarge (voir l'encadré).
Des panneaux de béton ajouré triangulaires pour suivre les courbes
Trois types de panneaux triangulaires ont été conçus : éléments de façade, panneaux avec inclusions de verre pour la couverture et panneaux de transition. Les contraintes structurelles et techniques n'ont pas empêché l'expression ondulante imaginée par l'architecte. L'inclusion des éléments verriers dans les panneaux a par exemple nécessité des adaptations pour mieux répondre aux transmissions des efforts structurels. Vingt-quatre moules ont donc été créés, sur le principe de coffrages modulables, permettant de produire toutes les pièces à géométrie complexe. La production a été faite dans l'usine de Conflans-Sainte-Honorine qui produit également des éléments pour la façade de la Fondation Louis Vuitton, en cours de construction. C'est ensuite l'entreprise générale Léon Grosse qui a ordonnancée et assemblé les panneaux de couverture puis de façade. La charpente métallique a été chargée symétriquement, de façon à équilibrer les contraintes, en posant initialement la partie la moins lourde. Pour la couverture, afin de maintenir le poids des dalles à 1,5 tonne, l'épaisseur des dalles de 9 mètres de long a été limitée à seulement 3,5 cm. Pour les façades, la pose s'est effectuée de bas en haut. Débuté en juillet 2010, le chantier aura finalement duré trois ans.
Découvrez l'interview de l'architecte Rudy Ricciotti et la visite du chantier en images dans les pages suivantes.
Poids des éléments : 1,2 à 1,5 tonne (avec les inclusions de verre) soit 4.500 tonnes en tout
Résistance en compression du béton : 180 MPa
Résistance en flexion : 45 MPa
Module de Young : 60 GPa