Le musée d'histoire de Marseille retrouve la lumière

 

Une rénovation nécessaire
"Enfin, Marseille a le musée qu'elle méritait !, nous commente André Malrait, maire adjoint délégué au patrimoine. C'était non seulement nécessaire mais indispensable de réaliser un nouveau musée dans une ville qui a toujours fait rêver le monde." Ainsi, sur 3. 500 m², 4.000 pièces illustrées en 13 séquences chronologiques retracent l'histoire de la plus ancienne ville de France, de sa fondation, en 600 av. J.-C., à nos jours.

 

Autrefois, étudiant en architecture, André Maltrait avait, en effet, conseillé au maire de l'époque, Gaston Defferre, de conserver une partie des vestiges antiques découverts en 1967 lors de la construction du centre commercial Bourse (Ndlr : 1962), c'est-à-dire la corne du port antique, les quais d'époque romaine et les enclos funéraires…. Un hectare fut ensuite épargné, un musée de 2.000 m² ouvrit en 1983 au rez-de-chaussée du centre commercial.

 

"C'était un établissement, sombre et vieillot qui attirait au mieux 35.000 visiteurs", nous confie à son tour l'architecte Roland Carta, pilote du projet dans le cadre de ce marché en conception réalisation confié aussi au groupement Léon Grosse, Adeline Rispal et Sonia Glasberg. Sa rénovation était donc fondamentale.

 

Lumière et fluidité, les maîtres mots du projet
"Je me suis alors nourri d'un certain nombre de réflexions autour de Marseille, de l'anthropologie européenne et de la Méditerranée, poursuit l'architecte marseillais, associé aussi à la construction du MuCEM. Et j'ai conçu le bâtiment de manière très visible dans l'espace par rapport au puissant monument du Port antique." Il a donc fallu faire entrer de la lumière et de la fluidité dans cet espace très contraint.

 

"L'opération de rénovation et d'agrandissement s'est finalement conclue en utilisant deux des trois niveaux du socle inoccupé du Centre méditérranéen du commerce international (CMCI). Nous y avons créé un avant-plan circulatoire annexé l'ensemble du baladoir ouest, en investissant la triple hauteur sous la verrière et en dilatant l'espace rez-de-jardin pour améliorer l'accueil, nous explique Christian Schmitt, directeur de l'agence d'ingénierie de Léon Grosse en région PACA. Par ailleurs, il est également possible de relier l'accueil par la galerie marchande, ce qui permet ainsi d'accueillir le flux du baladoir sud et celui du centre commercial annexé au musée."

 

Un long ruban "opalescent"
Concernant la façade, le bâtiment se dote d'un long ruban "opalescent" de 260 mètres, constitué de vitrages de différentes hauteurs, calepinés et sérigraphiés, qui unifient l'ensemble tout en jouant le rôle de filtre entre les espaces intérieurs du musée et le centre commercial. "La façade fait varier la transparence, la translucidité ou l'opacité, en fonction des oeuvres à protéger, des vues a favoriser et donne une image paisible", ajoute Roland Carta.

 

Enfin, "il a fallu retrouver artificiellement des hauteurs, rendre les parcours fluides et apporter globalement de la lumière", conclut l'architecte. Grecque puis romaine, Marseille est d'après-lui "la représentation archétypale des métamorphoses de la cité occidentale." Et de reconnaître : "C'est une ville qui s'interroge encore sur son devenir."

 

 

 

Découvrez dès la page 2, le diaporama dédié à la rénovation du musée d'histoire de Marseille.