Le premier ministre du Luxembourg a demandé à François Hollande, en visite dans le Grand-Duché, la fermeture de la centrale nucléaire de Cattenom. Depuis plusieurs années, le petit état du Benelux exige l'arrêt de l'activité du site pour des raisons de sûreté.
"Si vous devez fermer des centrales en France, la fermeture de Cattenom nous ferait plaisir". Avec une certaine courtoisie, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a une énième fois sommé la France de fermer la centrale nucléaire de Cattenom. Dans le cadre d'une rencontre entre les deux pays pour favoriser la coopération transfrontalière, le Grand-Duché a rappelé sa volonté d'arrêter l'activité de la centrale dans la vallée de la Moselle. En réponse, le chef de l'Etat français, en visite pour la première fois depuis 23 ans, a semble-t-il botté en touche en déclarant que la France "réduira de 50% la production de son électricité d'origine nucléaire d'ici à 2025" sous l'autorité de l'ASN. Il n'a pas en revanche évoqué le cas de la fermeture de la centrale, sujet à polémique entre les deux pays.
Survol de drones
En effet, ses quatre réacteurs, entrés en service entre 1986 et 1991, se situent à environ 15 km de la frontière. Selon la petite monarchie, les incidents se sont multipliés ces dernières années. L'an passé, le survol de drones sur le site et la contamination de plusieurs salariés ont ravivé l'inquiétude de la population après la catastrophe de Fukushima. Un audit européen mené un an après le drame au Japon avait démontré que les procédures prévues en cas d'accident grave étaient moins bien notées que Fessenheim.En mai dernier, le ministre luxembourgeois de l'intérieur, Dan Kersch, se déclarait préoccupé par une éventuelle prolongation de la durée d'exploitation de la centrale au-delà de quarante ans.
Dans les années 70-80, des projets de construction d'une centrale ont failli émerger dans le Grand-Duché. Mais depuis, le Luxembourg a décidé d'importer de l'étranger (principalement de Belgique et d'Allemagne) et de s'orienter vers les énergies renouvelables et fossiles qui représentent 57% et 32% de sa consommation totale.