Le Conseil de Paris a voté mardi dernier en faveur de la signature d'une convention entre la Ville et la fédération française de tennis (FTT) autorisant celle-ci à occuper le site de Roland-Garros et à le moderniser.
Près d'un an après les premières esquisses, les 163 élus du Conseil de Paris ont définitivement donné leur accord à la modernisation du site de Roland-Garros, dans l'ouest parisien. Le complexe de la porte d'Auteuil doit être étendu de 5 hectares et accueillir un court supplémentaire de 5.000 places. Le nouveau site qui comprendra, à terme, 35 courts en terre battue sera achevé au printemps 2016 et permettra de maintenir à Paris le tournoi international de tennis de Roland-Garros (lire article).
L'extension de Roland-Garros va se faire en empiétant sur le parc des Serres d'Auteuil et sur le stade Hébert, ce qui depuis le lancement du projet suscite la colère des défenseurs de l'environnement (les plantes), du patrimoine architectural (les serres) et du sport scolaire (le projet prive le quartier d'un stade et de plusieurs courts de tennis). De son côté, la mairie de Paris estime que les serres historiques d'Auteuil ne sont pas menacées, pas plus que le sport scolaire. De plus, toujours d'après la mairie de Paris, la couverture du périphérique, proposée par les défenseurs des serres, coûtait trop cher (550 millions d'euros). Anne Hidalgo, première adjointe chargée de l'Urbanisme, et Jean Vuillermoz, adjoint chargé des Sports, ont rappelé que le tournoi est «un événement majeur du sport mondial» avec 450.000 spectateurs et 3 milliards de téléspectateurs potentiels dans près de 200 pays et que les installations actuelles n'étaient plus suffisantes. Avant d'ajouter que «le projet de la FFT pour Roland-Garros, présenté au Conseil de Paris des 13 et 14 décembre, avait été soutenu par 92% des élus».
D'autres problèmes en suspens
Rejoints par quelques élus de droite, les écologistes réclament également que soit revue la convention d'exploitation du site, qui liera pour 99 ans Paris et la FFT. Ils jugent notamment la redevance consentie (de 5 à 7 millions, contre 1,6 aujourd'hui) par Paris «sous-évaluée» au regard de la valeur réelle du site. C'est cependant l'un des critères qui a sans doute emporté le choix de la FFT, attentive à ne pas trop dépenser, le projet parisien ne coûtant que 273 millions d'euros, soit près de deux fois moins cher que le déménagement nécessité par les projets concurrents.
Si le vote en Conseil de Paris avait tout d'une formalité, le dossier Roland-Garros devra encore franchir quelques étapes délicates : une concertation entre la Ville, le FFT, les opposants et les défenseurs du projet, devant la Commission nationale du débat public, qui se tiendra à l'automne.