Pour succéder à Eric Olsen, démissionnaire suite à l'affaire des versements syriens, le géant des matériaux de construction LafargeHolcim a choisi Jan Jenisch, l'actuel directeur général de Sika. "Un dirigeant très respecté" dont la nomination a été saluée sur les marchés financiers.
Il dirigeait le groupe de chimie de spécialité Sika depuis janvier 2012 et il fera la rentrée dans la cours des très grands, le 16 octobre prochain. Jan Jenisch, l'actuel directeur général du groupe suisse a en effet été choisi pour prendre la suite d'Eric Olsen à la tête de LafargeHolcim, le colosse franco-helvétique de la construction.
Le président du conseil d'administration, Beat Hess, détaille : "Jan Jenisch est un dirigeant très respecté pour sa capacité à générer d'excellents résultats de manière régulière". Il espère également que le directeur général apportera avec lui "une connaissance approfondie du secteur des matériaux de la construction". Sous son mandat, Sika a effectivement connu une période de forte croissance, en se développant sur de nouveaux marchés et en triplant sa valeur boursière, ce qui a permis l'entrée du groupe dans l'indice SMI des valeurs helvétiques. Il a également tenu tête, pendant deux ans, à un autre géant du secteur - Saint-Gobain - lancé dans une offre d'achat jugée hostile par le conseil d'administration.
LafargeHolcim y gagne, mais Sika ?
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Les financiers ont d'ailleurs salué cette prochaine arrivée : le titre LafargeHolcim a bondi de +7 % dans les heures qui ont suivi, alors que le marché était stable. Pour l'AFP, un analyste de Bryan Garnier explique que le fait qu'il ne soit issu ni de Lafarge, ni d'Holcim, "est probablement un avantage dans la situation actuelle", à savoir le scandale des paiements de droits de passage à des groupes armés en Syrie.
Sika, de son côté, a d'ores et déjà choisi le successeur de Jan Jenisch, en la personne de Paul Schuler, actuel directeur régional pour la zone Europe-Moyen Orient-Afrique. Ils formeront un tandem à compter du 1er juillet 2017, afin de préparer la transition pendant les trois mois et demi qui suivront. La carrière de Jan Jenisch était, jusque-là, intimement liée au groupe de chimie de spécialité, où il a passé 29 ans. Les investisseurs, conscients de ce changement profond pour Sika, ont d'ailleurs cédé une partie de leurs titres : l'action s'établissait en baisse de -3,48 % à 17 heures. Saint-Gobain pourrait-il en profiter ?