A l'issue de son conseil de Paris, la Ville vient d'augmenter à 30% la part de logements sociaux à créer dans les programmes de plus de 800 m². Au total, la Ville veut financer 7.000 à 7.500 logements sociaux par an au lieu de 4.000 actuellement. "Nous atteindrons le taux des 25% de logements sociaux en 2025", a d'ailleurs assuré l'élue, Anne Hidalgo. Précisions.

Ce sont des échanges très politiques qui ont rythmé le Conseil de Paris, tout au long de la soirée, ce lundi 9 février, sur la question du logement social. La majorité municipale a donc adopté son nouveau programme local de l'habitat (PLH) pour la période 2011-2016. "Cette révision du PLH intégrant les nouvelles exigences de - la loi SRU, 25 % de résidence sociale en 2025, qui impose 4.500 logements neufs par an notamment-, a été portée par notre élu du logement Ian Brossat pour servir l'ensemble des classes catégories professionnelles et notamment les classes moyennes, avait expliqué le jour même, Anne Hidalgo en marge du Conseil. Et nous atteindrons le taux des 25% de logements sociaux en 2025."

 

 

Avant d'ajouter : "Je l'ai redit lors de la remise du rapport de la Fondation Abbé Pierre : les aides à la pierre sont indispensables pour permettre à chaque Parisien d'accéder à un toit, mais aussi pour soutenir un pan entier de l'économie parisienne, pourvoyeuse de très nombreux emplois dans le BTP."

Vers 10.000 logements par an, soit en moyenne 7.000 à 7.500 logements sociaux par an

La mairie de Paris va donc plus loin que la loi SRU et promet 10.000 logements annuels jusqu'en 2020, dont 7.000 à 7.500 logements sociaux et 2.500 à 3.000 logements privés autorisés par an. Afin de répondre aux objectifs de mandature et de prendre en compte les nouvelles dispositions législatives dans ce domaine, Ian Brossat, adjoint à la maire en charge du logement et de l'hébergement d'urgence, a pris en compte à l'issue du délai de deux mois, les observations des cinq mairies d'arrondissement et les associations et organisations professionnelles parisiennes, avant de se fixer quatre objectifs.

Quatre objectifs

Premier objectif : renforcer l'offre de logements à destination des classes moyennes, traduisant ainsi les nouvelles ambitions de la municipalité auxquelles la loi Duflot, la loi ALUR et l'ordonnance du 20 février 2014 ouvrent de "nouvelles perspectives et possibilités". "Tout projet immobilier neuf de plus de 800 m², situé hors zone de déficit en logement social, devra prévoir 30 % de logements intermédiaires", a souligné Ian Brossat. Et toute nouvelle opération d'aménagement devra inclure 20 % de sa surface pour le logement intermédiaire. "Ces mesures devraient permettre, selon nous, de créer de 1.000 à 1.500 logements chaque année pour les classes moyennes", a poursuivi Ian Brossat.

 

"Ce PLH s'inscrit ainsi dans le cadre des objectifs de construction de logements fixés par le SDRIF (Schéma directeur régional d'Ile-de-France) approuvé en décembre 2013 et qui prévoit la production de 4.500 logements neufs (privés et sociaux) par an, seuil que nous proposons de dépasser", a signalé la mairie de Paris dans un communiqué.

 

Outre, les grandes opérations Paris-Rive Gauche et Paris-Nord-Est, avec la programmation de 120.000 m² de logements dont la moitié aidés, de nouvelles opérations concernant potentiellement plusieurs milliers de logements, sur Paris Nord-Est (Gare des Mines), dans le 13ème arrondissement (Chevaleret Oudiné et développement de la ZAC Joseph Bédier), dans le 14ème arrondissement (Saint-Vincent-de-Paul), dans le 20ème arrondissement (Python-Duvernois) et dans le 12ème arrondissement (Bercy-Charenton) sont d'ores et déjà prévues.

Plus de logements familiaux

Deuxième objectif du PLH : accroître l'offre de logements familiaux. La Ville souhaite que les appartements de quatre pièces et plus représentent plus d'un tiers des logements construits afin de pouvoir accueillir dans de bonnes conditions les familles s'installant dans la capitale.

 

Troisième objectif : augmenter le nombre de logements sociaux. La Ville de Paris compte imposer la construction de 30 % de logements sociaux et non plus 25 % dans toutes les opérations supérieures à 800 m². Dans les nouvelles opérations d'aménagement, 20 % des surfaces de logement créées devront également être affectées à ce type de produit.

 

Autre volet débattu : transformer 200.000 m² de bureaux en logements en prévoyant 50 % des surfaces dédiées au logement dans toutes les opérations d'aménagement.

 

Dernier point : le PLH a programmé 4.500 rénovations thermiques de logements par an. Un millier de copropriétés privées devrait également faire l'objet d'un plan de rénovation thermique.

L'UMP et une partie des centristes votent contre

Des arguments et des nouvelles mesures qui n'ont pas convaincu l'opposition, notamment le groupe UMP et une partie des centristes. L'UMP a plaidé pour favoriser la classe moyenne avec 50 % de logements intermédiaires et réclamé aussi plus de logements étudiants alors que le groupe centriste juge que le parc social intermédiaire risque de diminuer au profit du logement social.

 

 

*Action Logement, ADOMA, l'AORIF, la CAF de Paris, la communauté de communes Charenton- Saint-Maurice, la Fédération Française du Bâtiment Grand Paris et la Fondation Abbé Pierre Ile-de-France.

 

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