La SBM, qui gère les principaux hôtels et casinos de Monaco, va procéder à une recapitalisation afin de pouvoir financer deux projets d'envergure : la rénovation de l'Hôtel de Paris et la destruction-reconstruction du Sporting d'Hiver.
L'Etat monégasque va procéder à une recapitalisation de sa Société des Bains de Mer (SBM), l'entité qui gère de nombreux établissements de la principauté, dont le Casino de Monte-Carlo, l'Hôtel de Paris ou l'Opéra. L'augmentation de capital, qui passerait de 180 à 250 M€, permettrait de financer plus facilement les deux grands projets prévus : la rénovation de l'Hôtel de Paris et la destruction puis reconstruction du bâtiment voisin, le Sporting d'Hiver, joyau Art Déco inauguré en 1931.
La SBM, fondée par le prince Charles III en 1863, restera propriété de l'Etat monégasque, tandis que "le solde du besoin d'investissement sera assuré par un recours à l'endettement, la Société se réservant par ailleurs la possibilité de faire appel à des sources de financement alternatives", explique un communiqué. Car le montant cumulé des deux opérations est très lourd : "Ces projets, dont l'investissement total est aujourd'hui estimé entre 620 et 680 M€, devraient permettre à la société de générer à un horizon d'environ 5 ans un excédent brut d'exploitation additionnel annuel proche de 50 M€", estime le groupe.
Conservation de la façade et totale restructuration
Plus en détail, la rénovation de l'Hôtel de Paris portera sur l'ensemble de l'établissement de 187 chambres et 75 suites avec conservation de la façade historique, qui date de 1864 (plans de l'architecte Jules-Laurent Dutrou). Si la capacité globale ne doit pas évoluer, la superficie des chambres et suites sera, en revanche, augmentée, afin de proposer des prestations toujours plus exclusives. Le projet prévoit notamment la création d'une cour-jardin au centre de l'établissement et une "mise en valeur" des toits qui accueilleront des suites d'exception et une villa avec jardin et piscine privés.
Pour le remplacement du Sporting d'Hiver, c'est le projet du cabinet londonien Rogers Stirk Harbour + Partners qui a été sélectionné (sir Richard Rogers a reçu le prix Pritzker en 2007). Il prévoit la destruction du bâtiment historique et son remplacement par un programme immobilier mêlant commerces, résidences haut de gamme, bureaux, espaces de loisirs et de culture. La Salle des Arts sera notamment reconstruite "à l'identique" à l'intérieur du nouvel édifice. Les travaux, qui devraient débuter en 2014 simultanément sur les deux sites, seulement séparés par l'avenue des Beaux-Arts, pourraient prendre 4 ans, si les financements étaient trouvés et si les permis de construire sont accordés. Une étape qui ne devrait pas poser de réelle difficulté contrairement au devenir des personnels des hôtels et boutiques concernés. "Il est envisagé de séquencer les travaux afin que l'hôtel reste toujours partiellement ouvert à la clientèle, décision qui permet également de limiter au maximum l'impact social de ce projet", précise la SBM. La société a généré un chiffre d'affaires de 424 M€ en 2012 avec un effectif de 3.500 personnes. Mais ses comptes sont dans le rouge depuis plusieurs années, la perte nette s'établissant à plus de 51 M€ l'an passé. Ces coûteuses restructurations seraient-elles les opérations de la dernière chance ?