L'avenue du bord de mer de Nice, qui longe la baie des Anges, pourrait être classée au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est en tout cas le souhait du député-maire de la ville, Christian Estrosi, et d'un membre de son cabinet, ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon. En 2015, pas moins de dix expositions et événements entendent démontrer la valeur de ce patrimoine urbanistique.

Une adresse de prestige qui doit entrer dans le patrimoine mondial. Telle est la mission de la commission dirigée par Jean-Jacques Aillagon, mandaté par Christian Estrosi, pour que la Promenade des Anglais soit classée, un jour, à l'Unesco. Afin d'y parvenir, différentes initiatives seront prises sur les bords de la Méditerranée, pour démontrer la valeur urbanistique de l'ensemble niçois qui épouse le contour de la mythique baie des Anges.

 

Débutée en 1822, sous l'impulsion de riches familles anglaises en villégiature hivernale sur la Côte d'Azur - alors que Nice est encore sarde - la Promenade se déroule sur plus de 7 kilomètres entre ville et mer. Ce premier aménagement urbain, destiné à favoriser les loisirs balnéaires, a reçu son nom dès 1854, alors qu'elle s'étire de l'embouchure du Paillon, au pied du Vieux-Nice, jusqu'au vallon de Magnan. Sa construction a permis l'extension de la ville, bien au-delà des quartiers historiques qui entourent la colline du château et le port. Afin d'évoquer cet aspect, le musée municipal Masséna, installé dans une villa du 19e siècle qui borde la promenade, retracera l'évolution architecturale de Nice et ses transformations au cours des deux siècles passés. D'autres expositions estivales auront lieu dans les différents musées dédiés aux artistes ayant vécu dans la ville.

Une dizaine d'expositions déclinant artistiquement la Prom'

Ainsi, le musée national Marc Chagall proposera un "regard inédit" sur les liens entre le peintre d'origine russe et la Côte d'Azur. Le musée Matisse montrera comment l'artiste, qui a notamment vécu place Charles Félix dans la continuité du cours Saleya, a composé ses toiles avec une lumière filtrant au travers de persiennes. Au musée des Beaux-Arts, c'est Raoul Dufy qui sera à l'honneur, lui qui a peint l'ancien casino de la jetée-promenade détruit par les Allemands en 1944.

 

Aujourd'hui, "la Prom'" est surtout connue pour ses palaces comme le Negresco, pour ses nombreuses manifestations à l'occasion du carnaval de Nice (corso, bataille de fleurs), pour ses trottoirs et ses pistes cyclables empruntées par des adeptes du roller, et ses chaises bleues et pergolas qui dominent les galets des plages de la ville. Un symbole de la douceur de vivre azuréenne, reconnue mondialement depuis le début du 19e siècle.

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